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VAISON-LA-ROMAINE

Petite ville du Vaucluse (environ 6 000 hab.) au bord de l'Ouvèze, Vaison-la-Romaine fut dans l'Antiquité la capitale du peuple des Voconces qui occupait un territoire important dans les Préalpes, entre l'Isère, la Durance, le couloir rhodanien et les Alpes. Les Voconces sont cités lors de la conquête du midi de la Gaule par Rome en ~ 124-123 comme l'un des trois peuples vaincus.

Lorsque Rome organisa la province, Vaison (Vasio) fut mise à la tête de la « cité » (c'est-à-dire du territoire) des Voconces ; elle bénéficia du statut privilégié de cité « fédérée », qui lui accordait en principe une certaine autonomie. De fait, ses institutions tranchent par rapport à celles des autres cités de Gaule. Certains de ses enfants eurent un destin glorieux au sein de l'Empire, comme Burrus, chevalier romain qui commanda la garde impériale et fut le précepteur de Néron, Lucius Duvius Avitus, consul de Rome en 56, et — peut-être — le grand historien Tacite.

Les premiers travaux archéologiques entrepris à Vaison remontent... au xve siècle. Au xviie siècle, Vaison eut la chance d'avoir un évêque, Mgr de Suarès, qui, passionné d'histoire antique, parcourut les ruines, examina les vestiges, décrivit ses découvertes (notamment des inscriptions depuis lors perdues). Des érudits sans cesse plus nombreux s'intéressèrent, aux xviiie et xixe siècles, aux « antiquités » de Vaison et publièrent nombre de mémoires. En 1837, une Commission des fouilles de Vaison fut instituée. Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, octroya des subventions. Des fouilles mirent au jour des murs mais aussi des pièces fameuses comme, en 1865, une réplique du Diadumène de Polyclète qu'acquit le British Museum.

En 1907, un jeune abbé d'Avignon, Joseph Sautel, ouvrit de nouvelles fouilles. Ses travaux dans le théâtre retrouvèrent des sculptures impériales (Claude, Domitien, Hadrien, Sabine). Une dynamique s'instaura : achats de terrains par la ville, subventions d'État, mécénat d'un industriel alsacien (qui s'appelait Burrus !). De 1907 à sa mort, en 1955, Joseph Sautel a fouillé l'essentiel des vestiges qui se visitent aujourd'hui. Il eut également le souci de présenter, de consolider, de restaurer — parfois un peu trop énergiquement ! Il a laissé de nombreux articles et plusieurs ouvrages.

Depuis lors, si l'on excepte quelques explorations d'urgence, les travaux menés à Vaison ont moins visé à retrouver de grands ensembles — la superficie dégagée par J. Sautel constitue le plus grand champ de fouilles continu de France (15 ha) — qu'à préciser les étapes de constitution de la ville antique et à en étudier les composantes.

On n'a aucune certitude sur l'emplacement de l'établissement indigène préromain, encore que divers indices invitent à le placer sur la colline dite « du Château ». Celle-ci ayant été le siège de la ville médiévale et moderne jusqu'au xixe siècle, les recherches archéologiques y sont à peu près impossibles. Elle offre cependant une bonne implantation pour un oppidum protohistorique.

La ville romaine se développa à son pied, de l'autre côté de l'Ouvèze. L'habitat le plus ancien remonterait aux environs de ~ 40-30, date des états les plus anciens d'une maison dite « maison au Dauphin », et de diverses autres structures. Contrairement à ce qu'ont connu d'autres villes de Gaule, il ne semble pas qu'un plan rigoureux d'urbanisme ait été conçu dès le départ. On restitue plutôt une croissance assez libre qui ne fit l'objet d'une régularisation que dans la seconde moitié du ier siècle après J.-C.

Vaison n'était pas délimitée par un rempart. Si l'on en juge par les nécropoles qui se trouvent à la périphérie, elle devait couvrir de 60 à 70 hectares[...]

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  • CATASTROPHE DE VAISON-LA-ROMAINE

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    Le 22 septembre 1992, après un épisode de pluies diluviennes, l'Ouvèze, une rivière qui coule des Baronnies jusqu’au Rhône au travers du Vaucluse, dévastait tout sur son passage et en particulier la ville de Vaison-la-Romaine, provoquant de nombreuses victimes et d’importants dégâts...