VAL D'AOSTE
Avec 3 262 km2 et 119 600 habitants (2001), le val d'Aoste est la plus petite et la moins densément peuplée (37 hab./km2) des régions italiennes. Il jouit depuis 1945 d'un statut d'autonomie justifié par la présence d'une population francophone.
Cellule intramontagnarde inscrite dans la zone interne occidentale de l'arc alpin, le val d'Aoste commence au pied du mont Blanc, par une double vallée longitudinale, creusée dans les roches tendres, qui bordent le granite : le val Veni et le val Ferret italien. Ses eaux s'évacuent vers l'intérieur, profitant de la dépression tectonique existant entre deux points culminants cristallins : le Grand Paradis au sud (4 061 m), la chaîne Pennine au nord (mont Cervin, mont Rose, plus de 4 000 m). Le caractère déprimé du passage est souligné par l'accumulation et la conservation des schistes lustrés, dans la masse desquels l'érosion a ouvert l'ample bassin d'Aoste. La direction de la vallée n'est pourtant pas constante : ouest-est jusqu'à Châtillon, la Doire Baltée franchit dans le sens nord-ouest-sud-est, le massif de Sesio Lanzo, moins élevé, où son installation fut facilitée par la pente d'ensemble. Au-dessus des fonds marqués par la sécheresse d'un climat d'abri (moins de 600 mm de précipitations), les étages végétaux s'élèvent sur les grands versants à des hauteurs inusitées et l'habitat permanent atteint 2 000 m.
Les cols du Grand et du Petit-Saint-Bernard ont valu très tôt au val d'Aoste un rôle de carrefour, qui fut supplanté par les cols du Gothard, du Simplon et du Mont-Cenis à l'avènement du chemin de fer. Mais il connut un renouveau avec l'achèvement des tunnels routiers du Mont-Blanc et du Grand-Saint-Bernard (1965-1966).
La population, dont la majeure partie réside dans la vallée centrale, est en léger vieillissement naturel, phénomène équilibré par l'immigration, constituée d'une population jeune employée dans le tourisme. L'agriculture, qui n'occupait plus en 1990 que 10 p. 100 de la population active, s'est spécialisée (vins de qualité, cultures fourragères, fromages). La part de l'industrie dans l'économie de la région est restée stable depuis les années 1950 (28 p. 100 des actifs en 1990) mais la structure s'est modifiée : la traditionnelle industrie extractive et de transformation de minerais ferreux survit difficilement tandis que se développe une industrie légère liée aux secteurs de pointe. Le secteur tertiaire (deux tiers des actifs) s'est considérablement accru, en particulier le tourisme. Dans ce domaine comme dans l'agriculture, la gestion des entreprises s'effectue au niveau familial, permettant ainsi une baisse des coûts.
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Écrit par
- Michel ROUX : professeur émérite
Classification
Média
Autres références
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PIÉMONT
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Andreina GRISERI et Michel ROUX
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