VALAIS
Situé au sud-ouest du pays, frontalier de la France et de l’Italie, le Valais (du latin vallis : « vallée ») est l’un des vingt-six cantons suisses. Avec Fribourg et Berne, il est l’un des trois cantons bilingues. Le Valais comptait 340 000 habitants en 2018 pour une superficie de 5 225 km², d’où une densité de population relativement faible. De taille modeste, le chef-lieu du canton est Sion (35 000 habitants en 2018). L’altitude est comprise entre 372 mètres (niveau du lac Léman) et 4 634 mètres (pointe Dufour, dans le massif du Mont-Rose, sommet le plus élevé de Suisse).
À l’exception de la vallée de la Doveria, qui s’écoule vers l’Italie depuis le col du Simplon, et des versants nord des cols du Sanetsch (Sarine) et de la Gemmi (Kander), l’ensemble du canton est compris dans le bassin versant du Rhône. Émissaire du glacier du Rhône, le fleuve a d’abord une direction d’écoulement d’est en ouest, suivant une zone faillée, marquée par une certaine sismicité. La vallée est bornée au nord par les Alpes bernoises et au sud par les Alpes valaisannes, qui font frontière avec l’Italie. À Martigny, le Rhône fait un coude vers le nord pour traverser les structures géologiques en cluse jusqu’au lac Léman. À l’aval de Saint-Maurice, dans le Chablais, le Rhône limite les cantons de Vaud et du Valais.
La vallée du Rhône a été érodée par les glaciers durant le Quaternaire, puis remblayée par de puissantes séries de sédiments apportés par les eaux de fonte, ainsi que par une série de grosses instabilités de terrain, dont l’éboulement préhistorique de Sierre, qui a encombré le fond de la vallée de matériaux rocheux modelés ensuite par les chenaux du Rhône (région de Finges). À l’exception de la Viège et de la Dranse, les affluents du Rhône s’écoulent dans des vallées perchées, raccordées à la vallée principale par de profondes gorges, qui expliquent les difficultés d’accès aux vallées latérales, dont les routes carrossables n’ont souvent été aménagées qu’au xxe siècle, lors de la construction des barrages. Les affluents du Rhône ont construit de grands cônes de déjection qui ont donné au fleuve un tracé sinueux. La dénivellation induite par les cônes torrentiels de l’Illgraben (à Loèche) et du Saint-Barthélémy (à Evionnaz) a été mise à profit pour la production hydroélectrique.
Le climat du Valais est marqué par la double influence d’un puissant effet d’abri, justifiant une forte sécheresse dans la vallée du Rhône, avec moins de 600 mm de pluie par an, et des gradients pluviométriques importants qui expliquent l’abondance des précipitations en altitude. Il en résulte un taux d’englacement élevé, mis à profit pour la production hydroélectrique. La relative sécheresse du Valais central explique le développement d’un vaste réseau de canaux d’irrigation, appelés « bisses », qui, en plus de leur fonction agricole, revêtent actuellement une importance touristique et patrimoniale.
Des traces de présence humaine sont attestées dès le Paléolithique (Tanay), il y a plus 30 000 ans, alors que la vallée du Rhône était encore englacée. Puis la néolithisation du territoire s’est faite par les cols alpins du Sud. Sion présente de nombreux vestiges du Néolithique, alors que Martigny, située sur l’axe du col du Grand-Saint-Bernard, était le haut-lieu de l’époque romaine. À la chute de l’Empire, la région passe sous le contrôle des Burgondes, avant d’appartenir au royaume franc, puis à la Bourgogne. En 999, le territoire situé à l’est du Trient, près de Martigny, devient comté épiscopal par donation du roi de Bourgogne Rodolphe III. Jusqu’à la fin du Moyen Âge, le Valais est disputé entre l’évêque de Sion à l’est (Haut-Valais) et les comtes de Savoie à l’ouest (Bas-Valais).
Dès le xiiie siècle, dans le Valais épiscopal apparaissent[...]
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Écrit par
- Emmanuel REYNARD : professeur de géographie physique à l'université de Lausanne (Suisse)
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