VALENCE, Espagne
L'ancienne capitale du reino de Valencia est aujourd'hui la troisième ville d'Espagne (805 304 hab. en 2006, agglomération 1 750 423). Située sur les rives du Turia, au passage de la grande voie de communication du littoral méditerranéen, au milieu de la huerta la plus connue de la péninsule par son ancienneté et sa juridiction (communautés et tribunal de las Aguas), elle a longtemps eu comme base économique l'agriculture et le commerce. L'aménagement de son port sur une côte basse, sablonneuse, peu propice à ce type d'installation, s'explique par le grand essor des cultures d'exportation dans la seconde moitié du xixe siècle, lorsque la région de Valence devient le premier verger d'agrumes de la Méditerranée. Elle importe surtout des matières premières destinées à l'agriculture (engrais, phosphates) et à l'industrie (bois, produits pétroliers), et exporte dans une moindre mesure des produits agricoles (riz, oranges, citrons, oignons et vins) et manufacturés (meubles, céramiques, tuiles vernissées, textiles). Entre la ville et l'embouchure du Turia s'échelonnent les principaux établissements industriels, à l'écart de la cité des propriétaires terriens et des commerçants exportateurs. Elle est la capitale régionale d'un vaste ensemble, la Communauté autonome de Valence, qui n'est pas loin de recouvrir les anciennes limites du pais valenciano. Les mutations de l'économie espagnole s'y font sentir sous la forme d'une diversification industrielle. L'organisme urbain a enregistré fidèlement les différentes étapes d'une histoire complexe : ville musulmane aux allures de medina sur la rive sud du fleuve, englobée ensuite dans la ville médiévale de la Reconquête (1238), avec ses nombreuses églises et ses couvents ; ville moderne enfin, dont les remparts disparaissent en 1864 avec l'extension contemporaine de l'essor économique de la fin du xixe siècle et du développement de la « ville nouvelle » du Grao et qui s'effectue selon un plan en damier. La croissance, qui s'est traduite à la fois par le remodelage du centre des affaires et par le déferlement des banlieues sur la huerta, a été soumise à un vaste plan d'urbanisme, le plan Sud, dont l'élément essentiel a été le détournement du fleuve pour éviter le retour d'inondations catastrophiques (1957). Elle est cependant moins forte que celle des gros bourgs de la périphérie autrefois ruraux, aujourd'hui industriels et cités-dortoirs (Burjasot, Chirivella, Mislata, Paterna, Torrente).
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Écrit par
- Roland COURTOT : agrégé de l'Université, maître assistant à l'Institut de géographie d'Aix-Marseille
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Médias
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