VALENCE, France
Chef-lieu du département de la Drôme, Valence est la commune-centre (63 250 hab. en 2013) d'une agglomération qui s'étend des deux côtés du cours moyen du Rhône. La ville s'étage, en rive gauche, sur plusieurs terrasses complétées par une basse ville portuaire au bord du Rhône, que le passage de l'autoroute A7 a fait disparaître. La colonie romaine de Valentia, aussi riche et puissante qu'Arles, s'est installée sur la première terrasse. Après les destructions liées aux invasions, la ville médiévale reprend le même site. Il faut attendre la fin du xixe siècle et la première moitié du xxe siècle pour voir la ville occuper entièrement cette terrasse. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Valence a commencé à s'étendre sur la terrasse supérieure, entre la route de Romans à l'est et celle de Marseille au sud. La construction de l'emprise du grand polygone de tir qui témoignait de l'importance militaire de la ville a permis d'absorber l'exode rural, ainsi que celle des grandes cités de Valence-le-Haut. Plus loin, les établissements industriels et les centres commerciaux, de même que la gare T.G.V. de Valence sur la ligne Paris - Sud-Est, y disposent de vastes surfaces planes. Valence a profité dans l'histoire des facilités de circulation sur ces terrasses ainsi que d'une position avantageuse : à mi-parcours du couloir rhodanien, elle étend son influence sur la retombée vivaraise du Massif central dépourvue de grands centres urbains et, par les vallées de l'Isère et de la Drôme, sur le bas Dauphiné, le Vercors et le Diois.
L'essor démographique date de l'arrivée du chemin de fer qui fait passer la population de Valence de 13 900 habitants en 1846 à 23 200 en 1876. Grâce à la route, cette croissance ne s'interrompt pas entre les deux guerres mondiales (36 500 hab. en 1936) et s'accélère ensuite (65 000 hab. en 1990). Avec Bourg-lès-Valence, Portes-lès-Valence, Guilherand-Granges et Saint-Péray en Ardèche, l'agglomération atteint 127 500 habitants en 2013. Le bassin d'emploi de Valence concentre aujourd'hui le tiers des emplois privés de la Drôme. Le secteur industriel se caractérise par son importance, par la diversité des filières et l'importance du tissu de P.M.E. Historiquement, le meuble, puis la filature de la soie et la fabrication de pâtes ont marqué l'économie de Valence. On retrouve aujourd'hui les filières de l'agroalimentaire (brioches Pasquier), du textile, du bois et du papier, la chimie, la céramique et le verre, mais ces secteurs sont en déclin. La transformation des métaux est bien implantée, depuis la mécanique de précision jusqu'à la chaudronnerie et la fabrication de machines en passant par la boulonnerie et la bijouterie. Les deux entreprises phares sont Crouzet Automatismes (groupe Schneider) et Thales Avionics, dont les essaimages nombreux contribuent au dynamisme de l'économie locale. Le secteur tertiaire se développe rapidement avec une forte prédominance des services opérationnels aux entreprises, dont la logistique et le commerce de gros. L'agglomération valentinoise, qui réunit la Drôme et l'Ardèche, devrait trouver dans le développement du secteur de la gare T.G.V. le moyen de maintenir son rôle économique de capitale du Rhône moyen.
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Écrit par
- Franck SCHERRER : agrégé de géographie, professeur de géographie, aménagement de l'espace et urbanisme à l'université Lyon-II
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Médias