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LARBAUD VALERY (1881-1957)

« Surtout, pas d'histoire ! »

Son domaine de prédilection, c'est ce jeu plus précaire qu'est la grâce entrevue et ressentie à l'éveil de la fille à cet instant où elle devient femme (« Portrait d'Éliane à quatorze ans »), de l'adolescent éprouvant son premier malheur sentimental (Fermina Márquez), du jeune amant hésitant tendrement au bord de la rupture afin de préserver, à contrecœur, sa liberté (Amants, heureux amants). Car, pour Larbaud, la littérature, jamais un « métier », est avant tout le plus haut lieu pour jouer. En effet, l'écrit qui lui réussit et qui le caractérise le mieux n'est pas Barnabooth, plein d'un jeune mysticisme dostoïevskien un peu trop étoffé et traînant, c'est le genre court : nouvelle, pages détachées de journal, monologue intime, essai à l'anglaise, genre carrément hybride mêlant la fiction à la vie personnelle, le récit à la formulation d'un moi narratif. Très exactement, c'est un effort pour créer ce rapport avec son lecteur qui mime l'intimité d'une rencontre secrète et profonde. Et la durée est essentielle : Larbaud doit pouvoir récrire son œuvre d'un seul trait et nous, la lire de même.

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Écrit par

  • : professeur assistant (français-anglais) à l'université de l'Illinois

Classification

Autres références

  • COMMERCE, revue littéraire

    • Écrit par
    • 558 mots

    La revue Commerce, « Cahiers trimestriels publiés par les soins de Paul Valéry, Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud », donna vingt-neuf livraisons, de 1924 à 1932. Cette revue littéraire naît à l'ombre de la princesse de Bassiano et de ses proches. Outre les trois « phares » susnommés, ...