- 1. Évaluation économique de la nature : de quoi s'agit-il ?
- 2. Pourquoi la nature est-elle importante pour nos sociétés ?
- 3. Les enjeux d'une évaluation économique de la nature
- 4. Évaluation économique de la biodiversité : comment ?
- 5. Évaluation économique : pour quoi faire ?
- 6. L'avenir
- 7. Bibliographie
NATURE VALEUR ÉCONOMIQUE DE LA
Pourquoi la nature est-elle importante pour nos sociétés ?
Dans les sociétés actuelles, aux économies industrielles ou à dominante tertiaire, la nature et la diversité des écosystèmes restent la source de multiples biens et services qui rendent possible la vie des humains et contribuent à leur bien-être. On peut mentionner : la fourniture d'aliments, de combustibles et de matériaux ; la purification de l'air et de l'eau ; la régulation des climats ; la modération des inondations, des sécheresses, des températures extrêmes ; la production et le renouvellement de la fertilité des sols ; la gestion des ressources génétiques qui contribuent à la variété des cultures et à la sélection des animaux, des médicaments et autres produits ; des avantages culturels, récréatifs et esthétiques. Par ailleurs, la biodiversité joue le rôle d'un « système d'assurance », en permettant aux populations de se procurer des ressources diversifiées lors d'aléas climatiques ou liés à la pauvreté.
La nature et la diversité du vivant apparaissent ainsi comme utiles et rares, malgré leur apparente abondance qui se traduit notamment par la connaissance très incomplète que nous en avons. Cette rareté s'évalue par rapport à une demande de nature qui est révélée par les enquêtes économiques et qui s'exprime, au-delà des efforts consentis pour préserver les espèces et les milieux, par la perception du caractère limité des possibilités de remplacement ou de substitution de ces éléments. Une caractéristique liée à la rareté distingue les biens naturels des produits de l'action des hommes, car la capacité des hommes à fabriquer des substituts effectifs est incertaine et contrainte par le niveau de connaissance et de maîtrise technique. Il ne s'agit pas de nier le développement des capacités humaines, mais de constater que, si le remplacement de biens et de services fournis par des milieux circonscrits et « banals » est parfois possible, il est peu vraisemblable de se passer d'écosystèmes à plus grande échelle ou qui jouent un rôle structurant dans le fonctionnement de la biosphère.
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Écrit par
- Jean-Michel SALLES : directeur de recherche au C.N.R.S., laboratoire montpelliérain d'économie théorique et appliquée, université de Montpellier
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Média