VANNES
Vannes (en breton Gwened), chef-lieu du département du Morbihan, fait partie d'une Communauté d'agglomération, Vannes Agglo, qui regroupe environ 140 000 habitants. La ville elle-même compte 55 500 habitants (2013) et se trouve à distance presque égale de Nantes, Rennes et Quimper (soit environ 110 km).
Elle est située au fond du golfe du Morbihan (« petite mer » en breton), véritable mer intérieure parsemée d'îles qui offre des paysages somptueux. La vieille ville jouxte ainsi un port autrefois voué aux activités de cabotage et désormais consacré à la plaisance, ce qui traduit les mutations de la ville et la tendance récente à la tertiarisation des activités, voire au développement d'une économie résidentielle.
Vannes a été dans l'histoire l'objet de nombreuses rivalités. Les Vénètes, qui ont fait de Darioritum leur capitale, sont battus par César en 56 avant J.-C. lors d'une bataille maritime épique qui a sans doute eu lieu entre les communes actuelles de Port-Navalo et Locmariaquer. Après l'arrivée des Bretons, la ville renforce ses remparts et le comte Nominoé y proclame, au milieu du ixe siècle, l'indépendance de la Bretagne. En 919, Vannes est pillée et brûlée par les Normands. La ville est ensuite la résidence des ducs de Bretagne (1370-1450) et Jean IV décide d'y établir sa principale résidence dans le château de l'Hermine. La ville accueille au xviie siècle le Parlement de Bretagne, chassé de Rennes en 1675. Elle connaît à partir de cette date une dynamique réelle, fondée sur des fonctions administratives, commerciales et religieuses (le diocèse de Vannes étend son influence au-delà de Lorient et de Pontivy). Au xixe siècle, l'envasement du port et le déclin économique de la Bretagne limitent la progression urbaine. Éclipsée sur les plans économique et portuaire par Lorient, la ville se spécialise dans ses fonctions administratives et tertiaires. Cette relative atonie (13 585 habitants seulement en 1851) précède un renouveau qui n'en est que plus spectaculaire. Comme elle est peu stratégique, la ville échappe aux destructions de la Seconde Guerre mondiale et possède donc un patrimoine extraordinaire. Un moment négligé (à la fin du xixe siècle notamment), ce dernier est redécouvert à partir de 1945 : mise en valeur des remparts qui procèdent de constructions s'étalant de l'époque gallo-romaine au xviie siècle et conservés aux deux tiers, aménagement de la vieille ville médiévale située autour de la cathédrale Saint-Pierre avec plus de cent cinquante maisons à pans de bois datant pour certaines du xive siècle, développement des musées (musée des Beaux-Arts dans les anciennes halles de La Cohue), réhabilitation des pittoresques lavoirs de la Garenne, reconversion touristique (en 1976) de l'espace portuaire avec une promenade le long de la Rabine qui peut mener jusqu'à Conleau...
Parallèlement, la ville de Vannes bénéficie dans les années 1960 d'une dynamique industrielle (arrivée des usines Michelin), aujourd'hui confortée par le développement, à l'est de la ville, du Parc d'innovation de Bretagne Sud (P.I.B.S.). Les traditionnelles activités agroalimentaires et la présence militaire, les activités de construction pour la plaisance et les activités maritimes ou touristiques liées au golfe créent un tissu finalement diversifié. Si on y ajoute l'essor de l'université de Bretagne Sud, créée en 1995, on constate le réveil d'une ville bénéficiant d'une image très positive et qui a l'allure d'une « technopole à visage humain ». Bien desservie par la nationale 165 et par le chemin de fer – la ville est à trois heures de Paris par le T.G.V.-Atlantique –, Vannes est ainsi devenue depuis quelques années une des villes les plus attractives de Bretagne.
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Écrit par
- Jean OLLIVRO : professeur à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne
Classification
Médias
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