- 1. Les différents niveaux d'observation de la variation génétique
- 2. Structures génétiques des populations et des espèces
- 3. Variation entre espèces apparentées et critères de l'espèce
- 4. La variation non génétique
- 5. Variation et cycle biologique
- 6. La variation biologique au service de l'homme
- 7. Peut-on distinguer l'inné de l'acquis ?
- 8. Bibliographie
VARIATION, biologie
Structures génétiques des populations et des espèces
Une espèce est généralement représentée dans la nature par des ensembles appelés populations, qui sont des communautés de reproduction, car un individu né dans une population a une probabilité d'avoir des descendants dans cette population bien plus grande que dans n'importe quelle autre. Il est commode de décomposer la variation génétique intraspécifique en deux parts, à l'intérieur des populations et entre populations. La première est désignée ici sous le nom de « polymorphisme ». L'analyse des mécanismes susceptibles de moduler la variation intraspécifique est l'objet de la génétique des populations, dont quelques résultats importants sont exposés succinctement ci-dessous.
Les facteurs modulant la variation génétique intraspécifique
C'est dans les mutations qu'il faut chercher l'origine profonde de la variation génétique. D'autres facteurs contribuent grandement à la façonner. Le rôle de la recombinaison génétique a été évoqué précédemment.
La sélection naturelle agit par l'intermédiaire du milieu. Dans une population, les individus qui participent le plus intensément à la reproduction sont ceux dont les génotypes sont les plus favorables aux conditions de milieu propres à cette population. Cela peut conduire à l'élimination d'allèles défavorables, mais si un génotype hétérozygote est avantagé par rapport aux deux homozygotes correspondants, l'effet de la sélection est de maintenir les deux allèles en équilibre stable. Le territoire de la population peut en outre être hétérogène, de telle sorte que ce sont des allèles différents qui tendent à être éliminés d'un point à l'autre, d'où globalement maintien de deux ou plusieurs allèles. Il y a donc dans le polymorphisme deux parts, l'une que la sélection tend à faire perdre, l'autre qu'elle conserve activement.
À l'échelle de l'ensemble de l'espèce, les populations vivant dans des milieux différents ne sont pas soumises de la même manière à la sélection, qui est donc un facteur de diversification entre populations.
La dérive génétique consiste en fluctuations aléatoires, au cours du temps, de la composition génotypique d'une population, d'autant plus importantes que l'effectif est plus petit. Dans chaque population, elle tend à faire perdre la part de polymorphisme qui n'est que très peu soumise à la sélection, c'est-à-dire due à des couples ou séries d'allèles tels que tous les génotypes soient à peu près également favorables. C'est un facteur de diversification entre populations car les fluctuations n'ont aucune raison d'être les mêmes d'une population à l'autre.
Les migrations sont des déplacements, actifs dans le cas des animaux mobiles, passifs dans d'autres cas (transport de graines ou de pollen chez les plantes), propres à introduire dans une population qui en est dépourvue un allèle présent dans une population voisine. Elles favorisent donc le polymorphisme et ralentissent la diversification entre populations.
L'ensemble de la variation génétique intraspécifique résulte d'un équilibre entre tendance à l'établissement et au maintien du polymorphisme (mutations, migrations, certaines formes de sélection) et tendance à sa perte (dérive, autres formes de sélection), entre tendance à la diversification entre populations (sélection, dérive) et tendance à la réduction des différences (principalement migrations). Aucune règle ne pouvant être donnée a priori quant au résultat final, chaque espèce doit faire l'objet d'investigations sur le terrain.
Description et interprétation de la variation
À première vue, beaucoup d'espèces semblent génétiquement très peu variables. Toutes les souris sauvages de la région[...]
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Écrit par
- Jean GÉNERMONT : professeur à l'université de Paris-Sud, Orsay
Classification
Médias
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