- 1. Les différents niveaux d'observation de la variation génétique
- 2. Structures génétiques des populations et des espèces
- 3. Variation entre espèces apparentées et critères de l'espèce
- 4. La variation non génétique
- 5. Variation et cycle biologique
- 6. La variation biologique au service de l'homme
- 7. Peut-on distinguer l'inné de l'acquis ?
- 8. Bibliographie
VARIATION, biologie
Variation et cycle biologique
Variations au cours de la vie de l'individu
Le développement post-embryonnaire de bon nombre d'organismes comporte des métamorphoses, c'est-à-dire des transformations profondes de la morphologie, de la physiologie, du comportement, etc. Celles des insectes et des amphibiens sont bien connues, mais il en existe dans bien d'autres groupes zoologiques. Les anguilles ont ainsi des formes larvaires dites leptocéphales, à corps transparent, comprimé latéralement, se laissant transporter passivement par les courants marins. Les spécialistes savent bien décrire des espèces d'anguilles à l'état adulte, ils savent aussi décrire des espèces de leptocéphales, mais ils ont des difficultés à établir la correspondance entre les deux classifications.
Chez certaines espèces se produisent des modifications temporaires du phénotype. Ainsi, dans une partie de son aire de répartition, l'hermine est de couleur fauve en été et presque entièrement blanche en hiver.
Alternances de générations
Phases haploïde et diploïde
Le cycle de reproduction sexuée comporte l'alternance de deux catégories d'organismes, dits haploïdes (un lot de matériel génétique par cellule) et diploïdes (deux lots par cellule). Cette alternance de phases est très discrète chez les animaux et chez les plantes à fleurs. Dans d'autres groupes, les deux phases sont d'importances comparables. Ainsi, chez l'algue verte Ulva lactuca (« laitue de mer »), les thalles haploïdes sont morphologiquement indiscernables des thalles diploïdes. En revanche, chez l'algue brune Cutleria multifida, le thalle haploïde est une lame dressée laciniée flottant dans l'eau de mer, fixée à un substrat par un court pédoncule, alors que le thalle diploïde est une lame de contour irrégulier, collée sur toute sa surface au rocher, que les anciens algologues croyaient appartenir à une autre espèce.
Générations sexuées et asexuées
Chez de nombreux hydraires, les polypes, fixés, engendrent par multiplication asexuée soit d'autres polypes, soit des méduses, mobiles et seules aptes à la reproduction sexuée, d'où dans chaque espèce au moins deux catégories d'individus diploïdes, différant profondément par l'organisation et le mode de vie. Une méduse possédant le même matériel génétique que le polype dont elle est issue, cette variation n'est pas génétique.
Parthénogenèse cyclique
Chez des insectes du genre Cynips, un stade du cycle de reproduction est la ponte, en été, d'un œuf fécondé sur une feuille, qui réagit en formant une galle emprisonnant l'œuf. De celui-ci naît un insecte femelle qui, après avoir quitté la galle au printemps, pond sur des bourgeons, sans fécondation, des œufs qui se développent les uns en mâles, les autres en femelles capables de s'accoupler et de produire des œufs fécondés. Les deux générations peuvent être assez dissemblables morphologiquement pour avoir reçu dans le passé des noms d'espèces, voire de genres, différents. Il s'agit bien sûr d'une variation non héréditaire. Des faits comparables, plus complexes, sont connus chez d'autres insectes tels que les pucerons et chez des crustacés comme les daphnies.
Générations à reproduction sexuée « normale »
Chez le papillon Araschnia levana, se succèdent chaque année deux générations, l'une de printemps, l'autre d'été, la première issue de larves qui ont connu des jours courts et des températures fraîches, la seconde de larves soumises à des jours longs et des températures plus élevées. Ces différences de conditions climatiques se répercutent sur la couleur des adultes, plus claire chez ceux d'été que chez ceux de printemps.
Le cas des criquets migrateurs est plus complexe. Chaque espèce comporte deux formes typiques, différant par la couleur,[...]
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Écrit par
- Jean GÉNERMONT : professeur à l'université de Paris-Sud, Orsay
Classification
Médias
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