- 1. Les différents niveaux d'observation de la variation génétique
- 2. Structures génétiques des populations et des espèces
- 3. Variation entre espèces apparentées et critères de l'espèce
- 4. La variation non génétique
- 5. Variation et cycle biologique
- 6. La variation biologique au service de l'homme
- 7. Peut-on distinguer l'inné de l'acquis ?
- 8. Bibliographie
VARIATION, biologie
La variation biologique au service de l'homme
Exploitation de la variabilité spontanée
Depuis des millénaires, l'homme exploite à son profit la variation biologique héréditaire en sélectionnant les plantes et les animaux qui lui paraissent les plus favorables à la satisfaction de ses besoins. Il a d'abord fait un choix d'espèces aisées à cultiver ou à élever, ou de bonne productivité, dont certaines n'auraient sans doute eu aucun succès dans les conditions naturelles. Il a ensuite procédé à la diversification des races et variétés et à leur amélioration par une sélection artificielle empirique, consistant à retenir comme géniteurs les individus qui paraissaient les plus proches d'un certain optimum. Des méthodes réellement scientifiques de sélection ont vu le jour au xxe siècle. Elles permettent d'apprécier la valeur génétique de chaque individu en fonction de ses propres performances et de celles de ses apparentés, en séparant composantes génétique et environnementale de la variation, effets « directs » et maternels, etc. Des progrès ont été apportés par l'exploitation d'organismes issus de croisements entre races ou variétés différentes. On cultive ainsi des « maïs hybrides » intéressants soit par leur rendement, soit par leur précocité qui permet de les cultiver dans des régions où la belle saison est relativement courte. De même, beaucoup de poulets, de porcs utilisés pour l'alimentation sont des produits de croisements entre races différentes et, chez le canard, ce sont des hybrides stériles entre espèces distinctes qui sont élevés pour la production de foies gras.
Création de variabilité
L'amélioration des pratiques culturales et des méthodes d'élevage revient à augmenter la variabilité environnementale en créant de nouvelles conditions de milieu. Elle est pour beaucoup dans l'accroissement de la production. Cela ne va cependant pas sans risques, comme l'a montré, à la fin du xxe siècle, l'explosion de l'épidémie dite de la vache folle.
On peut aussi créer de la variabilité génétique. On a ainsi introduit chez le blé, par croisements avec des espèces sauvages apparentées, des facteurs de résistance à certains parasites. Plus spectaculaire est la création de nouvelles espèces, comme les triticales, allopolyploïdes issus de croisements entre blé et seigle, réalisant des combinaisons de caractères intéressantes au moins dans certaines conditions de culture. Enfin, plus récemment, les techniques du génie génétique ont permis d'introduire, dans une espèce donnée, des gènes provenant d'espèces très éloignées. L'obtention de bactéries et de levures capables de fabriquer des substances d'intérêt médical est incontestablement bénéfique. Par exemple, le traitement de diabétiques par l'insuline humaine que produisent des microorganismes comporte moins de risque que le traitement ancien par des insulines animales. En ce qui concerne les plantes cultivées, les premiers organismes génétiquement modifiés exploités à grande échelle ont été des variétés de colza et de maïs résistantes à des herbicides ou à des insectes ravageurs. Ont été obtenues également des variétés à valeur nutritionnelle améliorée (riz enrichi en provitamine A). Ces succès technologiques ouvrent des perspectives immenses, mais suscitent parallèlement des inquiétudes, sources de polémiques, concernant de possibles effets indésirables, voire catastrophiques, sur l'environnement et sur la santé animale ou humaine, de la culture et de l'exploitation alimentaire de telles variétés.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean GÉNERMONT : professeur à l'université de Paris-Sud, Orsay
Classification
Médias
Autres références
-
EUCARYOTES (CHROMOSOME DES)
- Écrit par Denise ZICKLER
- 7 721 mots
- 9 médias
...a surtout connu un grand développement dans le domaine de l' amélioration des plantes où les sélectionneurs ont cherché à acquérir la maîtrise de ces variations chromosomiques, soit pour les éliminer ou au contraire les amplifier, soit pour échanger des chromosomes ou des fragments chromosomiques entre... -
ADAPTATION - Adaptation biologique
- Écrit par Armand de RICQLÈS
- 1 376 mots
...là aussi, un processus dynamique. Les mécanismes mis en jeu sont typiquement ceux qui sont pris en compte par la théorie synthétique de l'évolution : variabilité génétique et sélection naturelle. Le premier terme représente une composante aléatoire et le second exprime la nécessité (survie ou non),... -
BACTÉRIES
- Écrit par Jean-Michel ALONSO , Jacques BEJOT et Patrick FORTERRE
- 11 052 mots
- 3 médias
...qu'au sein d'une population théoriquement homogène descendant d'une seule bactérie parentale, apparaissent des changements définitifs ( mutations) ou des variations phénotypiques en fonction des conditions environnementales (adaptation phénotypique). La mutation apparaît soit spontanément (en fait l'élément... -
BIOMÉTRIE
- Écrit par Eugène SCHREIDER
- 984 mots
Introduit dans le vocabulaire scientifique vers la fin du xixe siècle, le mot « biométrie » (d'abord en anglais : biometry ou biometrics) est parfois employé abusivement, surtout par des auteurs américains, comme synonyme de statistique, alors que cette dernière n'est, pour le biométricien,...
- Afficher les 37 références