Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VARIÉTÉS DIFFÉRENTIABLES

Formes différentielles

Une forme différentielle de degré p est un tenseur de type (0, p) antisymétrique, c'est-à-dire tel que, quels que soient les champs (X1, ..., Xp) et la permutation σ de {1, ..., p}, de signature ε(σ), on ait :

Les formes différentielles de degré 1 sont les formes de degré 1 que l'on vient de définir au chapitre 3. Les formes de degré 2 sont les tenseurs de type (0, 2) tels que l'on ait ω(X, Y) = − ω(Y, X). Les formes de degré p constituent un module sur l'anneau C∞ ; on le notera ∧p. On peut aussi considérer les formes différentielles de degré p comme les sections de classe C∞ d'un fibré dont la fibre en m est la composante de degré p de l'algèbre extérieure du dual de l'espace tangent en m (cf. algèbrelinéaire, chap. 6). On en déduit que, pour p supérieur à la dimension de la variété, toute forme différentielle de degré p est nulle.

Produit extérieur

Le produit extérieur de la forme ω de degré p et de la forme ω′ de degré q est, par définition, la forme de degré p + q :

où la sommation est effectuée sur toutes les permutations σ des entiers {1, 2, ..., p + q}.

On sait que toute carte (U, ϕ) de la variété V de dimension n donne une base dx1, ..., dxn du module ∧1(ϕ(U)) des formes différentielles de degré 1 définies sur ϕ(U). Pour p > 1, les formes de degré p qui s'écrivent :

avec 1 ≤ i1 < i2 < ... < ip ≤ n, constituent une base du module ∧p(ϕ(U)) des formes différentielles de degré p définies sur ϕ(U) ; donc toute forme différentielle ω de degré p définie sur ϕ(U) s'écrit :
où les ai sont des fonctions de classe C∞, la sommation étant faite sur l'ensemble des multi-indices i = (i1, ..., ip) tels que 1 ≤ i1 < ... < ip ≤ n.

Si f : W → V est une application de classe C∞, à la forme :

définie sur ϕ(U) on associe la forme :
où Fi est la i-ième fonction coordonnée de l'application composée :
on dit que f *(ω) est l'image inverse de ω par f.

Intégration des formes différentielles

Soit X une sous-variété compacte à bord de dimension n d'une variété V de dimension n (il se peut que le bord de X soit vide et même que X = V). Considérons une carte (U, ϕ) de V telle que :

et une forme ω de degré n sur V, qui est nulle en dehors d'un compact K contenu dans ϕ(U). La forme ω s'écrit :
si (U′, ϕ′) est une autre carte telle que ϕ′(U′) contienne K, la forme ω s'écrit également :
on voit facilement que, pour tout point M de K, α′(M) est le produit de α(M) par le déterminant de la différentielle de ϕ-1 ∘ ϕ′ au point ϕ′−1(M). Il en résulte que l'on a :
  c'est-à-dire que ces intégrales n-ièmes sont égales au signe près. Plus précisément, si K est connexe, le signe du déterminant de la différentielle de ϕ-1 ∘ ϕ′ est constant sur K ; s'il est positif, les deux intégrales sont égales et, s'il est négatif, elles sont opposées.

Si V est orientée au voisinage de K, on peut décider de n'employer que des cartes compatibles avec cette orientation ; alors la quantité :

est indépendante de la carte choisie ; on l'appelle l'intégrale de ω sur X et on utilise la notation ∫Xω.

Soit maintenant une forme quelconque ω de degré n sur V et soit (Ui, ϕi), avec i ∈ I, une famille finie de cartes de V dont les images recouvrent X. On peut montrer qu'il existe une famille de fonctions numériques (fi), avec i ∈ I, telle que, pour tout i, la fonction fi soit nulle en dehors d'un compact Ki contenu dans ϕi(Ui) et que, pour tout point M de X, on ait :

une telle famille de fonctions est appelée une partition de l'unité au-dessus de X, relative au recouvrement (ϕi(Ui)), avec i ∈ I. Pour tout i, on a déjà défini :
puisque fiω est[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Carte de la sphère S2 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Carte de la sphère S2

Cylindre et bande de Möbius - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cylindre et bande de Möbius

Courbe de longueur minimum - crédits : Encyclopædia Universalis France

Courbe de longueur minimum

Autres références

  • CALCUL INFINITÉSIMAL - Calcul à plusieurs variables

    • Écrit par
    • 5 442 mots
    Les « images » et « noyaux » des applications différentiables satisfaisant aux énoncés précédents sont localement des morceaux de « variétés différentiables », qui devront être convenablement recollés pour aboutir à une théorie globale.
  • COSMOLOGIE

    • Écrit par
    • 9 300 mots
    • 6 médias
    ...propriétés structurales inhabituelles de cette géométrie. Les mathématiciens appellent variété, et plus particulièrement, dans le cas qui nous occupe, variété différentiable ou riemannienne, un tel espace généralisé. On peut dire que la variété espace-temps est aussi complexe (et donc riche en structures),...
  • DONALDSON SIMON KIRWAN (1957- )

    • Écrit par
    • 331 mots

    Mathématicien britannique, lauréat de la médaille Fields en 1986. Né le 20 août 1957 à Cambridge (Grande-Bretagne), Simon Kirwan Donaldson fait ses études supérieures au Pembroke College de Cambridge et au Worcester College d'Oxford où il soutient sa thèse de doctorat en 1983. Il occupe ensuite...

  • ESPACE, mathématique

    • Écrit par
    • 1 670 mots
    Ces considérations prennent une extension considérable en 1846 dans le mémoire d'habilitation de Bernhard Riemann.Riemann, loin de se restreindre à considérer des surfaces dans l'espace, introduit des objets de dimension quelconque (qu'on appelle aujourd'hui variétés différentielles...
  • Afficher les 18 références