KALINNIKOV VASSILI SERGUEÏEVITCH (1866-1901)
Longtemps le Russe Kalinnikov fut le compositeur d'une seule œuvre : sa Première Symphonie connut d'emblée un immense succès qui ne se démentira pas ; mais le reste de sa production est, fort heureusement, peu à peu redécouvert. Le chef américain d'origine estonienne Neeme Järvi s'est fait le champion de la musique pour orchestre de Kalinnikov.
Vassili Sergueïevitch Kalinnikov naît à Voïna (gouvernement d'Orel) le 1er (ancien style) / 13 janvier (nouveau style) 1866. La pauvreté sera son lot. Il entre en 1884 au Conservatoire de Moscou, mais doit quitter cette institution après quelques mois, faute de pouvoir payer ses études. Il suit les cours gratuits de l'école de musique de la Société philharmonique de Moscou jusqu'en 1892 mais sa santé déclinante le contraint en 1893 à gagner les cieux plus cléments de la Crimée. Grâce à la générosité de quelques amis – notamment du critique Semyon Nikolaïevitch Krouglikov –, il se consacre à la composition et se fait connaître rapidement grâce à sa Première Symphonie, en sol mineur, composée en 1894 et 1895, et créée triomphalement à Kiev le 8 février 1897, sous la direction d'Alexandre Vinogradsky. Cette œuvre sera rapidement jouée à Moscou, Berlin, Vienne et Paris ; elle ne quittera jamais le répertoire des grands orchestres russes puis soviétiques. Kalinnikov, miné par la tuberculose, sait qu'il lui reste peu de temps à vivre. Sa Deuxième Symphonie, en la majeur (1895-1897), créée elle aussi à Kiev, le 28 février 1898, atteste son talent d'orchestrateur, mais ne jouira jamais du même succès que la première. Parmi ses œuvres les plus achevées figurent le poème symphoniqueLe Cèdre et le palmier (1897-1898), d'après Heine, qui reflète l'influence de Borodine, et une musique de scène pour Le Tsar Boris d'Alexeï Konstantinovitch Tolstoï. Kalinnikov meurt à Yalta le 29 décembre 1900 (ancien style) / 11 janvier 1901 (nouveau style), alors que Rachmaninov, qui venait de lui rendre visite et de lui confier son admiration, avait fait publier sa Première Symphonie par l'éditeur moscovite Jürgenson.
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Écrit par
- Alain FÉRON : compositeur, critique, musicologue, producteur de radio
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