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VATICAN (IIe CONCILE DU)

Le IIeconcile œcuménique du Vatican se déroula en quatre sessions, de l'automne 1962 à l'automne 1965. Il avait été question au début du pontificat de Pie XI de reprendre le Ier concile du Vatican, interrompu en 1870 ; et quelques enquêtes préliminaires furent même faites dans ce dessein, mais le projet resta sans suite, et c'est dans une perspective toute nouvelle que Jean XXIII annonça au début de son pontificat son intention de réunir un concile, en mettant l'accent sur l'aspect pastoral et tout particulièrement sur les espérances œcuméniques. La création, à cette occasion, d'un secrétariat pour l'unité des chrétiens, la participation active d'observateurs non catholiques aux travaux du concile, ainsi que le vote de plusieurs textes dépassant nettement le point de vue post-tridentin, ont eu pour conséquence un pas en avant considérable dans la voie de l'intégration de l'Église romaine au mouvement œcuménique contemporain.

Par ailleurs, outre diverses décisions d' aggiornamento, en particulier en matière liturgique, l'accent mis par la constitution sur l'Église et par plusieurs autres documents conciliaires sur la collégialité épiscopale, d'une part, et sur une participation plus active des laïcs à la vie ecclésiale, d'autre part, a amorcé un profond renouvellement au sein de l'Église romaine. Les développements en sont encore en cours, mais ils permettent déjà de prévoir que l'incidence et la signification historique du IIe concile du Vatican seront beaucoup plus importantes que pour le premier.

La préparation

À peine élu, Jean XXIII annonça, le 25 janvier 1959, son intention de réunir un concile œcuménique destiné à permettre une meilleure adaptation de l'apostolat aux situations nouvelles, mais qui constituerait également « une invitation aux communautés séparées pour la recherche de l'unité ». Quelques jours plus tard, les cardinaux du monde entier furent invités à donner leur avis, puis, le 17 mai, fut créée une commission antépréparatoire, composée des secrétaires des principales congrégations romaines et présidée par le cardinal secrétaire d'État Tardini, qui choisit Mgr Felici comme secrétaire. Cette commission était chargée d'organiser une très large consultation en vue de déterminer les questions à traiter et de mettre sur pied les commissions qui seraient chargées de la préparation proprement dite. Le 18 juin, les évêques, les nonces et les supérieurs religieux étaient priés d'envoyer leurs suggestions (il y eut 2 019 réponses), et le 18 juillet fut organisée une consultation plus technique des facultés de théologie et de droit canonique.

Malgré l'insistance des milieux de la curie en vue de restreindre la portée unioniste du concile, l'annonce de celui-ci fut en général bien accueillie dans les Églises non catholiques, en particulier par le patriarche de Constantinople et par l'Église anglicane, qui fut la première à nommer un représentant à Rome pour suivre les travaux préparatoires. Du côté catholique, par contre, les réactions furent relativement minimes durant les deux premières années (toutefois, la lettre pastorale collective de l'épiscopat hollandais eut un retentissement international) et, même à partir de 1961, elles ne dépassèrent guère l'Europe occidentale. L'opinion catholique fut cependant progressivement sensibilisée, notamment par diverses publications sur le rôle des conciles dans la vie de l'Église et sur les objectifs à fixer à la future assemblée (par exemple, les livres du père Lombardi, jésuite, Il Concilio, et de Hans Küng, Konzil und Wiedervereinigung, qui fut traduit en diverses langues).

Le 5 juin 1960, le motu proprioSuperno Dei nutu créa dix commissions (théologie, gouvernement des diocèses, discipline du clergé et du[...]

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Le cardinal Suenens - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Le cardinal Suenens

Jean XXIII - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Jean XXIII

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