VAUTOUR
Charognard de grande taille vivant principalement dans les milieux ouverts et escarpés des régions chaudes et tempérées d'Amérique, d'Afrique, d'Asie et du sud de l'Europe. Classe : Oiseaux ; ordre : Ciconiiformes (vautours du Nouveau Monde) et Falconiformes ; famille : Cathartidés (vautours du Nouveau Monde) et Accipritidés
Rapaces diurnes, les vautours se divisent en deux groupes. Celui de l'Ancien Monde compte treize espèces qui appartiennent, comme les aigles, à la famille des Accipritidés, et vivent dans les savanes, les déserts, les montagnes des régions chaudes et tempérées d'Afrique, d'Asie et de l'Europe du Sud. Le groupe du Nouveau Monde rassemble sept espèces qui forment la famille des Cathartidés, fréquentant les déserts, les montagnes ou les forêts tropicales du sud du Canada à la Patagonie. Ces derniers oiseaux ne sont des rapaces que par convergence adaptative et sont en fait apparentés aux cigognes. Contrairement aux vautours de l'Ancien Monde, les vautours américains n'ont pas de cloison nasale pour séparer les narines.
Les vautours possèdent un bec puissant, acéré et crochu, des pattes adaptées à la marche et sans la puissance de préhension des autres rapaces, une petite tête et un long cou déplumés ou recouverts d'un court duvet pour fouiller dans les carcasses sans se souiller. Les vautours de l'Ancien Monde ont un plumage généralement brun ou foncé ; les autres sont généralement plus colorés comme le vautour pape (Sarcoramphuspapa) à la tête orange, rouge, jaune et bleu. Leurs longues ailes – donnant une envergure qui peut dépasser 3 mètres chez le condor des Andes (Vulturgryphus) ou le vautour de l'Himalaya (Gypshimalayensis) – en font d'excellents planeurs : ils utilisent les courants thermiques ascendants pour s'élever haut dans les airs, en économisant leur énergie, et planer de longues heures, scrutant le sol à la recherche de nourriture qu'ils peuvent repérer à 3 000 mètres d'altitude. Nécrophages, beaucoup suivent les troupeaux, toujours prêts à se partager une carcasse dont ils ne laissent rien. Si la majorité des espèces sont grégaires pour se nourrir, comme le vautour fauve (Gypsfulvus) ou le vautour du Cap (Gypscoprotheres), d'autres vivent plutôt seuls ou en couples tel le vautour à tête blanche (Trigonocepsoccipitalis). Des querelles éclatent souvent autour d'une charogne et les plus forts peuvent se gaver au point de ne plus pouvoir décoller. Le plus petit des vautours, le percnoptère d'Égypte (Neophronpercnopterus) est un opportuniste qui dérobe volontiers des œufs d'autruche qu'il casse à coups de pierre.
Lors de la période de reproduction, les vautours, monogames et dont la majorité ne possède aucun dimorphisme sexuel, forment des colonies pouvant, comme chez le vautour de Rüppell (Gyps rueppellii), regrouper plusieurs centaines de couples. Après des parades aériennes (ou vol nuptial), les couples de certaines espèces, tel le vautour moine (Aegypiusmonachus), nidifient loin les uns des autres et défendent leur territoire contre les intrus. Les nids sont édifiés, selon l'espèce, sur les escarpements rocheux de falaises ou à la cime d'un arbre. Un œuf (ou deux chez de rares espèces) est couvé par la femelle entre quarante-cinq et soixante jours. Les deux parents se répartissent les tâches liées à l'élevage et régurgitent à tour de rôle de la nourriture à l'oisillon qui prendra son envol vers l'âge de trois à cinq mois, selon les espèces.
Du fait de leur régime nécrophage et bien que cet oiseau ait symbolisé la protection royale dans l'Égypte antique, les vautours ont longtemps souffert d'une mauvaise réputation. En déclin en Europe, le vautour fauve (Gyps fulvus) a été réintroduit avec succès entre 1981 et 1986 dans les Cévennes, d'où il[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Emmanuelle GOIX : chargée de la valorisation scientifique du département des jardins botaniques et zoologiques du Muséum national d'histoire naturelle
Classification
Autres références
-
CONDOR
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 564 mots
Nom donné à deux grands vautours d’Amérique – le condor des Andes (Vultur gryphus) et le condor de Californie (Gymnogyps californianus), de la famille des Cathartidés – qui sont les plus grands oiseaux à voler. Les plus imposants spécimens atteignent une envergure de 3,2 mètres pour les...
-
GÖBEKLI TEPE, site archéologique
- Écrit par Jean-Paul DEMOULE
- 2 646 mots
- 3 médias
...fresques ou sous forme de bucranes réels munis de mufles d’argile peints –, on connaît une célèbre scène peinte au VIIe millénaire représentant des vautours attaquant des hommes sans tête. On a souvent associé la présence des vautours et des défunts avec la coutume ultérieure (époques historiques)... -
GYPAÈTE BARBU
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 178 mots
Le Gypaète barbu, Gypaetus barbatus, est un grand vautour de l'Ancien Monde (famille des Accipitridés), mesurant fréquemment plus de 1 mètre de longueur et près de 3 mètres d'envergure. Brun sur le dessus, de couleur fauve sur le dessous, le gypaète barbu présente des points sur la poitrine, des...
-
PROTECTION DE LA NATURE - Mesures de conservation des espèces
- Écrit par Robert BARBAULT
- 8 877 mots
- 6 médias
Le vautour fauve a disparu du Massif central en 1945. De 1981 à 1986, une soixantaine d'individus, originaires d'Espagne, ont été réintroduits dans les Cévennes, à l'initiative d'une O.N.G. de protection de la nature, le Fonds d'intervention pour les rapaces (F.I.R., désormais rattaché à la L.P.O., Ligue...