VÉGÉTAL Phytosociologie
Mise en évidence des associations végétales
Les relevés phytosociologiques établis en nombre suffisant dans un territoire donné sont ensuite comparés pour être distribués entre des catégories distinctes, rassemblant chacune ceux qui se ressemblent plus qu'ils ne ressemblent à tous les autres, c'est-à-dire en associations végétales.
Traitement des relevés floristiques
Pour ce faire, on établit des tableaux à double entrée dont les lignes sont consacrées aux espèces, les colonnes aux relevés, les intersections aux indications correspondantes (par exemple : abondance-dominance, sociabilité). Ce sont, en fait, des matrices. Les premiers confectionnés sont des tableaux bruts, dans lesquels les relevés et les espèces ne sont pas classés. Sur une telle matrice, on peut alors calculer le « degré de présence », c'est-à-dire la fréquence, au sens mathématique, des espèces, puis les classer en fonction des valeurs décroissantes de celle-ci. En s'intéressant à celles dont la fréquence est plus ou moins voisine de 50 p. 100, il est généralement possible de répartir les relevés en deux groupes. En recommençant à l'intérieur de ceux-ci et en renouvelant l'opération autant de fois qu'il est nécessaire, on parvient à mettre en évidence des groupes de relevés ayant sensiblement plus d'espèces en commun qu'ils n'en ont avec les autres et auxquels certaines de celles-ci apparaissent liées d'une manière statistiquement significative : on les nomme espèces caractéristiques de l'association végétale définie par l'ensemble de relevés correspondants. Les autres, qui peuvent se retrouver dans plusieurs associations, sont des espèces dites compagnes.
À cette méthode des débuts de la phytosociologie tendent à se substituer, progressivement, des méthodes mathématiques de classification. Elles consistent à quantifier, au moyen des caractères pris en considération, les ressemblances ou les dissemblances entre les objets à classer, envisagés deux à deux. L'ensemble des valeurs obtenues, dites indices de similarité, donne une nouvelle matrice qui peut être exploitée selon deux grandes familles d'algorithmes : ceux qui aboutissent à une classification hiérarchisée, telle que chaque sous-groupe soit formé de l'union de deux groupes plus petits, et ceux qui, chaque objet étant considéré comme un point dans un espace à n dimensions (n = nombre de caractères utilisés), conduisent à une projection de ces points dans un espace de moindres dimensions. Les résultats des premiers se traduisent sous la forme de dendrogrammes, c'est-à-dire de graphiques formés de bifurcations successives dont chaque branche ultime correspond à l'un des objets à classer. Les seconds conduisent à l'élaboration de cartes où des nuages de points représentent les objets à classer.
Dans le cas de la phytosociologie, les caractères sont les espèces, les objets à classer les individus d'association ou, plus exactement, leur description, c'est-à-dire les relevés. Ces méthodes, inapplicables sans le secours d'une calculatrice électronique, permettent de traiter simultanément avec une certaine objectivité un nombre considérable de données, mais elles ne dispensent pas encore totalement les phytosociologues de faire appel à leur discernement pour placer des coupures dans les dendrogrammes ou dans les systèmes de nuages de points, c'est-à-dire pour faire ressortir des catégories définies chacune par un ensemble de caractères ; ces méthodes n'ont cependant pas encore atteint leur complet épanouissement et l'on travaille activement à leur perfectionnement : une voie relativement nouvelle et qui semble devoir être féconde est celle qui s'oriente vers la mise en œuvre de la théorie de l'information (cf. théorie de l'information). Celle-ci a déjà,[...]
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Écrit par
- Marcel GUINOCHET : professeur honoraire de l'université de Paris-Sud, Orsay
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