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VELÁZQUEZ DIEGO (1599-1660)

Peintre du roi et courtisan

Ambitieux, Velázquez ne peut se contenter d'être le meilleur parmi les peintres du roi. En obtenant en 1633 la charge d'huissier de la cour, il entreprend une carrière de courtisan qui le conduira à la plus haute charge en 1652, celle d'aposentador de palacio (grand maréchal du palais) et qui lui vaut en 1658 le titre convoité de chevalier de l'ordre de Santiago. Ces dignités dégagent Velázquez du système corporatiste de sa profession, l'intègrent au cercle des courtisans cultivés et expliquent sans doute en partie le nombre réduit de ses œuvres, une centaine environ.

<it>Portrait équestre d'Isabelle de Bourbon</it>, D. Velázquez - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Portrait équestre d'Isabelle de Bourbon, D. Velázquez

Sa première tâche est de faire le portrait de la famille royale. Avec Baltasar Carlos et un nain (1631, Museum of Fine Arts, Boston), il réalise, avant La Leçon d'équitation (Eaton Hall, duc de Westminster), sa première mise en scène de la vie de cour : un cadre sommaire, dans une harmonie de tons rougeoyants, dégage les visages de l'héritier du trône et du serviteur, traités avec réalisme. Ce sens de la dignité humaine, exprimée par une grande économie de traits et des jeux raffinés de lumière et d'ombre, s'impose dans la galerie de portraits des nains et bouffons de la cour (Prado). Avec Philippe IV en brun et argent (1632, National Gallery, Londres) apparaît la technique des empâtements brossés rapidement pour suggérer les broderies : ce rejet d'une transposition précise de la matière concourt paradoxalement à rendre l'illusion de la vie (Philippe IV à Fraga, 1644, Frick Collection, New York). Ses portraits privés révèlent, par l'attitude empreinte de naturel et l'expression du regard, une acuité psychologique indéniable : la pose solennelle de Don Pedro de Barbarana (Kimbell Art Museum, Forth Worth) ne masque pas le réalisme presque brutal du regard ; la coquetterie de La Dame à l'éventail (Wallace Collection, Londres) est exprimée avec subtilité.

<it>La Reddition de Breda</it>, D. Velázquez - crédits : Universal History Archive/ Universal Images Group/ Getty Images

La Reddition de Breda, D. Velázquez

Avant même d'occuper une fonction officielle sur les chantiers royaux (1647), Velázquez dut prendre une part active dans l'installation des décors des deux palais madrilènes, le vieil Alcazar et le Buen Retiro, commencé en 1632. L'opération consiste principalement en l'accrochage des peintures que le roi commande ou acquiert inlassablement. La Reddition de Breda (1635) fait à lui seul la synthèse des idées de grandeur, de pacification et de succès militaire que voulait exprimer le Salon des royaumes du Retiro ; cinq portraits équestres (Prado) complètent l'ensemble. Solennels dans la pose qui reprend celle des figures de manège royaux par la splendeur des harnachements et des costumes, ces portraits n'ont rien de compassé. Tout concourt à leur vitalité : le mouvement de la crinière des chevaux, l'attitude fière et conquérante du petit prince, prêt à affronter l'obstacle, et enfin la luminosité des paysages. Il peint en 1634 le roi, son frère et son fils à la chasse, sans apparat, dans des poses naturelles, simplement en compagnie de leurs chiens (Prado). Lorsqu'il choisit d'autres genres, Velázquez montre qu'il a parfaitement assimilé les modèles italiens tout en conservant un goût profond pour la nature morte ou le paysage (La Tentation de saint Thomas, musée diocésain, Orihuela, ou Mars, Prado).

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<it>Vieille Femme faisant frire des œufs</it>, D. Velázquez - crédits :  Bridgeman Images

Vieille Femme faisant frire des œufs, D. Velázquez

<it>Portrait d'un jeune homme</it>, D. Velázquez - crédits : J. Martin/ AKG-images

Portrait d'un jeune homme, D. Velázquez

<it>Scène de cuisine avec le Christ dans la maison de Marthe et Marie</it>, D. Velázquez - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Scène de cuisine avec le Christ dans la maison de Marthe et Marie, D. Velázquez

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