VELÁZQUEZ DIEGO (1599-1660)
Les chefs-d'œuvre romains
Pour son second voyage en Italie (1649-1651), Velázquez est d'abord au « service du roi » : il parcourt les villes du nord de la péninsule à la recherche de peintures et d'antiques destinés à décorer les nouvelles salles des palais madrilènes. Est-ce la liberté retrouvée ou bien l'influence de nouvelles œuvres, ou de nouveaux courants picturaux qui expliquent les chefs-d'œuvre romains de 1650 ? Les portraits de son serviteur Juan de Pareja (Metropolitan Museum, New York) et du pape Innocent X (Galleria Doria, Rome), deux personnages situés aux antipodes de la hiérarchie sociale, sont stylistiquement proches : la composition de ces deux toiles s'inspire des portraits de Raphaël, le visage et l'habit déterminent l'unité de coloris, brun-vert ou rouge, qui souligne l'intensité de l'expression. Les deux petites Vues du jardin de la villa Médicis (Prado) transposent pour la première fois à l'huile la pratique du dessin exécuté en plein air : le primat accordé à la lumière dans ces œuvres permet de parler de pré-impressionnisme. Peinte en Italie ou juste après son retour, la Vénus au miroir (National Gallery, Londres) n'offre pas sa nudité au regard comme chez Titien : le jeu des courbes du dos et des hanches, la position du miroir lui donnent à la fois plus de mystère et d'humanité.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Véronique GERARD-POWELL : maître de conférences en histoire de l'art moderne à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
-
VELÁZQUEZ (exposition)
- Écrit par Bernard SESÉ
- 1 154 mots
Le but de l’exposition organisée par le musée du Louvre et le Grand Palais du 25 mars au 13 juillet 2015 était notamment de proposer un panorama complet et cohérent de l’évolution artistique de Velázquez. Peinture religieuse et mythologique, portraits de cour et autoportraits : grâce notamment...
-
AUTOPORTRAIT, peinture
- Écrit par Robert FOHR
- 3 573 mots
- 6 médias
...l'image s'élargisse jusqu'à mobiliser tout l'atelier, le propos se diversifie : si, avec Jan Steen et Frans I Van Mieris, il ne dépasse guère l'anecdote, Velázquez (Les Ménines, 1656, musée du Prado, Madrid) trouve là l'occasion de se livrer à un jeu fort savant sur la continuité de l'espace réel et de... -
BAROQUE
- Écrit par Claude-Gilbert DUBOIS , Pierre-Paul LACAS et Victor-Lucien TAPIÉ
- 20 831 mots
- 23 médias
...Philippe III, Philippe IV furent aussi des constructeurs de résidences royales et des collectionneurs, et la commande royale appela de Séville à Madrid Velázquez (1599-1660) dont un voyage à Rome avait élargi l'expérience (son portrait du pape Innocent X). Coloriste, paysagiste et peintre épique,... -
CASTILLE
- Écrit par Marcel DURLIAT , Encyclopædia Universalis et Philippe WOLFF
- 10 285 mots
- 13 médias
L'époque de Philippe IV est dominée par la forte personnalité de Velázquez. Il vint de Séville et, avant de conquérir le roi lui-même, il dut sa faveur au comte-duc d'Olivares. Peintre officiel, il renouvela le genre du portrait de Cour, comme il fut aussi un maître de la peinture pure, soucieux avant... -
ESPAGNE (Arts et culture) - L'art espagnol
- Écrit par Marcel DURLIAT
- 5 038 mots
- 11 médias
... de l'État décline, en raison de la situation catastrophique de ses finances. Le Siècle d'or n'a connu qu'un seul grand artiste profane, Velázquez, le peintre de la cour de Philippe IV. Son rôle dépasse d'ailleurs largement celui d'un témoin de son temps, du fait de l'ampleur de sa vision...