Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VELÁZQUEZ (exposition)

Peintre de cour

En octobre 1623, l’artiste, rappelé de Séville en août 1623, par le puissant ministre et comte-duc d’Olivares, est nommé peintre de cour. Une relation étroite va alors s’établir entre Philippe IV, monté sur le trône en 1621, et Velázquez. Vers 1624, un portrait montre le roi dans une cuirasse damasquinée, avec une écharpe rouge, et un autre (vers 1628)en tenue de campagne. Le Saint Pierre pénitent (vers 1623) a la même force expressive que le Saint Thomas (1619-1620).Quant au portrait duComte-Duc d’Olivares (vers 1625), ilsemble crever la toile par son imposante personnalité. Le réalisme du peintre éclate encore dans Les Buveurs ou Le Triomphe de Bacchus. En 1628, Velázquez fait la connaissance de Rubens, qui l’encourage à se rendre en Italie.

En 1629-1630, le premier voyage du peintre en Italie le conduit à Venise, Ferrare et Rome. La mythologie (La Forge de Vulcain, vers 1630) ou la Bible lui inspirent deux magnifiques compositions. Ainsi, Jacob recevant la tunique de Joseph (vers 1630)représente l’effroi du patriarche Jacob à la vue du manteau ensanglanté de son fils Joseph. Des années 1629-1632 date le visage de Sainte Rufine. Velázquez demeura pendant l’été de l’année 1630 à la Villa Médicis, à Rome. Vue des jardins de la Villa Médicis (1631), admirable et vibrant paysage, en garde le témoignage.

Revenu en Espagne en 1631, Velázquez va peindre le personnel de la cour, où se détachent des portraits de nains et de bouffons (Portrait de l’infant Baltasar Carlosavecun nain,vers 1631). Pour l’ermitage de San Pablo sont exécutés Saint Antoine abbéetsaint Paul ermite au désert (vers 1634). Les couleurs éclatent dans le Couronnement de la Vierge (1635-1636). Le Portrait de l’infant Baltasar Carlossur son poney(vers 1634-1635) se détache sur la sierra de Guadarrama. Le Portrait dePablo de Valladolid (vers 1635), bouffon du roi, représente selon Manet « peut-être le plus étonnant morceau de peinture qu’on ait jamais fait ».Divers portraits équestres sont peints pour le Salon des royaumes, au palais du Buen Retiro à Madrid. La Toilette de Vénus ou Vénus au miroir (1647-1651), unnu magnifique, genre peu abordé dans la peinture espagnole, met en relief la grâce du modèle par l’harmonie des courbes et la discrétion des couleurs.

En 1649-1651, Velázquez accomplit un second séjour de trois ans en Italie. Il est chargé d’acquérir des œuvres destinées à des résidences royales. À Rome, il fait le portrait flamboyant du pape Innocent X (1650) au regard de feu, qui inspirera à Francis Bacon toute une série de toiles. De retour à Madrid en 1651, il retrouve son statut de peintre officiel de la famille royale. Philippe IV, veuf depuis 1644, s’était remarié avec sa nièce, Marie-Anne d’Autriche. Vers 1652 est exécuté le Portrait de la reine Marie-Anne d’Autriche.En 1657, la naissance d’un héritier mâle, Felipe Prospero, prince des Asturies, modifie la situation dynastique (Portrait de l’Infant Felipe Prospero, vers 1659). Velázquez, avec l’aide de son gendre Juan Bautista Martinez del Mazo, multiplie les effigies des souverains et de leur famille, comme le Portrait de l’infante Marguerite en bleu (vers 1659). Dans les portraits de courde la salle suivantele génie éclate : Philippe IV en tenue de campagne (vers 1628), L’Inquisiteur Sebastian de Huerta (vers 1625-1626), le Portrait du sculpteur Juan MartínezMontanés(1635-1636) dans sa soutane noire, Juan Mateos, haut fonctionnaire de la cour (vers 1632-1634). Le Portrait d’un homme (un ecclésiastique) (vers 1650), en noir et avec un col bleu, possède un relief remarquable.

Velázquez, secondé par Martínez del Mazo, dirige un atelier dont l’exposition présente de nombreuses productions :L’Infante Marie-Thérèse d’Espagne (1652-1653) ; Portrait de la reine Marie-Anne d’Autriche ; une autre version du Portrait de l’infante Marguerite en bleu.[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

Classification