VENEZUELA
Nom officiel | République bolivarienne du Venezuela (VE) |
Chef de l'État et du gouvernement | Nicolás Maduro (depuis le 19 avril 2013) 2
|
Capitale | Caracas |
Langue officielle | Espagnol 3
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Unité monétaire | Le bolivar souverain (VES) 4
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Population (estim.) |
34 093 000 (2024) |
Superficie |
916 445 km²
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Histoire
Une colonisation tardive
La colonisation du territoire vénézuélien a connu deux grandes phases : la conquête proprement dite, qui s'accompagne de luttes parfois violentes avec les populations indigènes et, à partir du xviie siècle, le peuplement et l'exploitation des terres grâce à une importante main-d'œuvre esclave.
La première colonie espagnole au Venezuela, sur l'île de Cubagua, riche en huîtres perlières, est fondée en 1513. Bien que, en quelques décennies, presque toute la côte à l'ouest de Cumaná soit sous contrôle espagnol, l'emprise coloniale est moins forte que dans d'autres régions, et l'organisation territoriale ne se fait véritablement qu'à partir du xviiie siècle. Face à la pauvreté en métaux précieux, les Européens se livrent à l'exploitation des perles (Cubagua, Coche, Margarita et Cabo de Vela) mais aussi du sel, en particulier dans les mines d'Araya, considérées comme les plus importantes au monde.
À la conquête espagnole s'ajoute celle des Allemands, notamment à travers la famille des banquiers Welser à laquelle Charles Quint concède le droit d'exploiter la province de Venezuela. Durant les dix-huit ans de présence des Welser (1528-1546), les gouverneurs entreprennent, depuis la ville de Coro où ils se sont installés, une série d'expéditions à la recherche d'esclaves et d'or. C'est ainsi qu'ils découvrent de l'or dans la zone de Barquisimeto (à l'intérieur des terres) et surtout à Caracas.
Mais faute de ressources significatives en métaux précieux, la première économie coloniale est essentiellement agricole. Le blé devient, au début du xviie siècle, le principal produit d'exportation, rapidement supplanté par le tabac, exploité en particulier dans les régions côtières. Mais de nombreux producteurs se tournent vers le cacao qui, jusqu'aux années 1830, devient le principal produit d'exportation (avec les cuirs), avant d'être évincé par le café.
Cette implantation espagnole s'accompagne d'une mission d'évangélisation. À partir du milieu du xviie siècle, des juridictions territoriales sont confiées à quatre ordres religieux : les Jésuites fondent les Missions de Guayana (1646), puis les Franciscains s'installent à Píritu (1656), les Capucins à Cumaná (1657) et les Dominicains à Barinas et Apure (1709).
Les Espagnols ont toutefois des difficultés, jusqu'à la fin du xviie siècle, à asseoir une autorité incontestée au Venezuela. Ils doivent faire face aux expéditions officielles et aux actes de pirateries des Anglais, des Français et des Hollandais dans les Caraïbes. De nombreuses fortifications sont ainsi érigées dès le xvie siècle et durant les deux siècles suivants, alors que les tensions s'aggravent dans cette zone stratégique, résultats des conflits européens. De plus, le Venezuela s'accommode de ne pas être trop dépendant de la métropole pour régler ses problèmes de façon autonome, en créant notamment des circuits commerciaux et en favorisant ainsi l'émergence d'un groupe social sachant défendre ses positions et ses privilèges.
La population compte, au début du xviie siècle, selon la relation faite en 1607 par Diego Villanueva, 4 425 Blancs et 19 160 Indiens (soumis au tribut). Dans la zone orientale, il faut attendre l'œuvre des missionnaires pour que le processus de peuplement s'accélère. En 1650, la population totale était d'environ 370 000 habitants dont 280 000 Indiens, 30 000 Blancs, 20 000 Métis, 30 000 Noirs et 10 000 Mulâtres.
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Écrit par
- Virginie BABY-COLLIN : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Provence
- Véronique HÉBRARD : professeur d'histoire et civilisations de l'Amérique latine, université de Lille
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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