VÉRIFICATION & PRINCIPE DE VÉRIFIABILITÉ, épistémologie
Principe qui est fondamental pour les positivistes logiques (ou néo-positivistes) et selon lequel seules les propositions soit analytiques soit empiriquement vérifiables ont un sens pour la connaissance. Il ne s'applique pas aux domaines affectifs, esthétiques, moraux, qui relèvent d'impératifs, ou d'exclamations, et porte sur le domaine de la connaissance exclusivement. Dans ce dernier cas, n'est pourvu de sens que ce qui peut être montré vrai (vérifié) ou faux (falsifié) par référence à l'observation empirique. On voit la portée polémique et négative d'un tel principe à l'égard des énoncés de la philosophie traditionnelle : invérifiables par l'expérience, ceux-ci n'ont pas de sens ; la métaphysique est réputée impossible. La seule connaissance légitime est d'ordre scientifique.
Les sources lointaines de ce principe se trouvent chez Hume, Kant, J. S. Mill, E. Mach ; la source proche dans L. Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus (1921). Sa première formulation explicite est celle de F. Waismann dans Logische Analyse des Wahrscheinlichkeitsbegriffs (1930). Parmi les philosophes le prenant plus ou moins à leur compte, citons : M. Schlick, R. Carnap, O. Neurath, H. Reichenbach, C. Hempel, A. J. Ayer.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Françoise ARMENGAUD : agrégée de l'Université, docteur en philosophie, maître de conférences à l'université de Rennes
Classification
Autres références
-
AYER ALFRED JULES (1910-1989)
- Écrit par Francis JACQUES
- 1 310 mots
...goût extrême pour la science et un extrême dégoût pour la métaphysique, élaborent le critère qui doit permettre de les distinguer : le principe de vérification, dont l'histoire se confond assez bien avec celle du mouvement. Parallèlement à Carnap, Ayer va prendre position sur les difficultés internes... -
HYPOTHÈSE (sciences)
- Écrit par Jean-Paul THOMAS
- 1 292 mots
Une hypothèse doit passer le cap de lavérification expérimentale, qui n'intervient pas d'emblée. Pour être retenue, elle doit être cohérente, vraisemblable, plausible et, le plus souvent, en accord avec les connaissances admises. Par ailleurs, la vérification expérimentale ne constitue jamais un verdict... -
INDUCTION, philosophie
- Écrit par Bertrand SAINT-SERNIN
- 4 236 mots
...que, bien souvent, dans les sciences, on n'examinait pas directement la valeur empirique d'une hypothèse, mais plutôt, par un calcul, ses conséquences, elles-mêmes vérifiables expérimentalement. Cette façon de procéder n'a de sens que si, en raison des propriétés logiques des systèmes déductifs, on estime... -
NÉO-POSITIVISME ou POSITIVISME LOGIQUE
- Écrit par Gilles Gaston GRANGER
- 3 405 mots
- 1 média
L'aspect critique de l'empirisme néo-positiviste se manifeste comme une mise en question dela vérification des énoncés d'expérience, considérée comme critère même de leur sens. Diverses solutions ont été présentées et vivement discutées à l'intérieur même du mouvement. Carnap... - Afficher les 12 références