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VERSIFICATION

Dans les langues où la longueur de la syllabe est pertinente (soit par la nature de la voyelle, soit par sa position, c'est-à-dire son environnement consonantique de droite), les vers sont construits et identifiés d'après un nombre relativement fixe de pieds (séquence rythmée de syllabes longues, notées ▂, et de syllabes courtes, notées ⌣). Les vers de six pieds sont dits hexamètres, et sont surtout employés dans la poésie épique (Homère, Virgile). Il existe aussi des pentamètres, des tétramètres et des trimètres. Chaque genre (ode, satire, poésie dramatique) utilise un type de vers, voire un arrangement en strophes qui lui sont spécifiques. Pour les principaux mètres, ou pieds, on distingue notamment :

En français, où seul est retenu comme critère métrique le nombre de syllabes ou pieds, du moins dans le vers régulier, on dénomme les vers selon leur longueur arithmétique, en observant certaines règles phonétiques comme la distribution du e muet. Les plus fréquents sont l'alexandrin (vers de douze pieds), le décasyllabe et l'octosyllabe (respectivement dix et huit pieds). Les vers à structure impaire sont des effets exceptionnels, parfois utilisés par contraste (dans les Fables de La Fontaine) ou par recherche (Verlaine). On donne ci-dessous la définition de quelques termes utilisés en versification française : certains renvoient à des propriétés du vers, d'autres au groupement des vers en strophes ou poèmes.

Acrostiche : un poème est dit acrostiche lorsque les initiales des vers qui le composent forment le nom de la personne à laquelle il est dédié.

Assonance : répétition de la même voyelle phonique en position finale accentuée, quelle que soit la consonne d'appui ; c'est la forme la plus ancienne de la rime (bise/dire/mie... dans La Chanson de Roland).

Ballade : genre fixe formé de trois couplets et d'un envoi construit sur les mêmes rimes.

Césure : pause requise par la syntaxe ainsi que par l'élocution, après une syllabe accentuée à l'intérieur du vers ; les césures sont très diverses et forment différentes sous-structures, parfois caractéristiques (le trimètre hugolien 4+4+4) ; l'alexandrin classique est, sauf exception, coupé après le sixième pied : on appelle hémistiche les deux sous-ensembles égaux ainsi délimités.

Distique : ensemble de deux vers rimant entre eux et formant à eux seuls un poème, généralement une épigramme.

Dizain : poème construit sur une seule strophe de dix vers, ou plutôt, si l'on considère la disposition des rimes, sur deux de cinq (1-3-, 2-4-5, 6-7-9-,8-10).

Enjambement : non-coïncidence entre une structure de vers et une structure syntaxique, comme lorsque l'épithète est renvoyée au début du second vers, tandis que le nom auquel elle se rapporte termine le premier. On appelle rejet l'élément ou le groupe syntaxique par où commence le second vers (« Il va falloir qu'enfin se rejoignent les/Sept péchés aux trois vertus théologales », Verlaine).

Huitain : poème de huit vers construit sur trois rimes dont la disposition fait de l'ensemble deux strophes de quatre vers (ABABBCBC ou ABBAACAC).

Iambe : ce mètre ancien était surtout utilisé dans la poésie satirique ; en versification française, le terme désigne un poème dont la structure est fondée sur l'alternance de l'alexandrin et d'un décasyllabe à rimes croisées ; Chénier a fondé ce genre, repris notamment au xixe siècle par Hugo dans Les Châtiments.

Laisse : série de vers assonants, sorte de strophe dont l'ensemble formait une unité narrative, structure de base de la poésie du Moyen Âge.

Octosyllabe : vers de huit pieds, d'abord utilisé pour les formes didactiques et théâtrales du Moyen Âge, et se spécifiant ensuite comme vers lyrique, dans l'ode notamment.

Pantoum : forme importée[...]

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