VERTÉBRÉS
Dans le monde animal, les Vertébrés appartiennent au phylum (embranchement) des Cordés caractérisés comme métazoaires, triploblastiques, cœlomates, deutérostomiens à symétrie bilatérale, épineuriens, qui possèdent, à l'état embryonnaire au moins, superposés dans le plan de symétrie bilatérale, des organes dits axiaux : tube nerveux dorsal, corde, tube digestif ventral dont la portion antérieure est élargie en pharynx perforé d'ouvertures latérales.
Les Cordés comprennent les trois sous-embranchements des Urocordés ou Tuniciers, des Céphalocordés et des Vertébrés ; ces derniers sont les plus nombreux, avec leurs 40 000 espèces vivantes, environ, contre les quelque 2 000 espèces des deux autres ensembles. Les Vertébrés ne sont pourtant qu'un groupe assez modeste, comparé à celui des Arthropodes (plus d'un million d'espèces).
Le seul nombre ne mesure pas l'intérêt du groupe ; l'organisation est d'une tout autre importance et celle des Vertébrés atteint le degré le plus élevé dans le règne animal : la complexité des systèmes organiques, la division du travail, la coordination des fonctions témoignent d'une évolution très poussée. La riche documentation fossile dont on dispose fait en outre des Vertébrés un matériel de choix pour les recherches concernant l'évolution. Parce que bien des Vertébrés ont, pour l'homme, une valeur économique (chasse, pêche, élevage) et parce qu'ils sont plus proches de lui que bien d'autres animaux, ils sont étudiés depuis l'Antiquité.
Caractères
Parmi les Cordés, le sous-embranchement des Vertébrés se définit clairement par une série de caractères :
– corps fondamentalement divisé en trois parties au moins : tête, tronc et queue ;
– peau constituée d'un épiderme (d'origine ectodermique) pluristratifié (unistratifié chez les Invertébrés) associé à un derme (mésodermique) ;
– corps soutenu par un squelette interne, cartilagineux ou osseux (l'os est un tissu propre aux Vertébrés) ;
– appendices pairs et impairs (les Vertébrés sont toujours des animaux mobiles, jamais fixés) ;
– musculature squelettique, du type strié, très développée (les mouvements, quels qu'ils soient – locomotion, respiration, circulation, digestion –, relèvent d'une activité musculaire ; le battement ciliaire n'a qu'un rôle mineur) ;
– musculature lisse ;
– système nerveux « central » constitué d'un axe, le névraxe (divisé en encéphale dans la tête, moelle épinière dans le reste du corps), et de nerfs crâniens et spinaux ; systèmes nerveux viscéraux (ou autonomes) : para- et orthosympathique ; organes sensoriels très diversifiés et élaborés ; récepteurs céphaliques pairs : olfactifs (sacs nasaux), optiques (yeux), stato-acoustiques (oreilles internes), récepteurs gustatifs dans la muqueuse buccale et pharyngienne, correspondant à des centres sensoriels encéphaliques ; récepteurs cutanés tactiles, thermiques, vibratoires ; muscles et tendons munis de récepteurs spéciaux (sensibilité kinesthésique) ;
– crêtes neurales se détachant de la plaque médullaire au cours du développement et entrant, par de nombreux dérivés, dans la construction du corps ;
– cœlome (cavité générale) développé dans le tronc ;
– tube digestif toujours pourvu d'une bouche et d'un anus, et divisé, au moins, en intestin céphalique (pharynx) et intestin troncal (la paroi du tube comporte un épithélium interne, endodermique, doublé d'un manchon mésodermique dans lequel se différencient des tuniques musculaires du type lisse – sauf dans le pharynx – qui assurent la progression des aliments par mouvements péristaltiques) ; glandes digestives nombreuses, logées dans la paroi, ou externes (foie, pancréas) ; digestion extracellulaire ;
– appareil[...]
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Écrit par
- Charles DEVILLERS : professeur émérite à l'université de Paris-VII
- Philippe JANVIER : directeur de recherche émérite au CNRS
Classification
Médias
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