VERTÈBRES ET RACHIS
Anatomie comparée du squelette axial
On a défini ci-dessus les variations morphologiques et structurales des vertèbres dans les différents groupes de Vertébrés. Si l'on considère la colonne vertébrale dans son ensemble, on remarque aussi des variations régionales entre les vertèbres d'un individu.
Chez les Poissons, on peut distinguer une région antérieure, préanale, de la colonne vertébrale, dont les vertèbres portent des côtes, et une région postérieure, caudale, où les côtes manquent, mais où les arcs hémaux sont bien développés.
Chez les Amniotes et surtout chez les Mammifères, la différenciation régionale vertébrale est beaucoup plus poussée. En direction cranio-caudale, on trouve : la région cervicale ; la région thoracique, avec des côtes bien développées dont au moins les plus antérieures atteignent le sternum ; la région lombaire ; la région sacrée, à vertèbres peu nombreuses comportant des côtes courtes et robustes qui se souderont en un os impair, le sacrum, où s'attache la ceinture pelvienne ; et, enfin, la région caudale.
Chez les Poissons, la première vertèbre est unie au crâne par une surface circulaire qui ne permet aucun mouvement. Chez les Tétrapodes, en même temps que la perte de la respiration branchiale apparaît une région cervicale qui autorise une certaine mobilité de la tête par rapport au tronc. Chez les Amniotes, cette articulation mobile est réalisée par les deux premières vertèbres cervicales qui constituent le complexe atlas-axis. Les constituants des deux premières vertèbres sont associés d'une manière assez particulière. L 'atlas, qui s'articule sur la région occipitale par un (Reptiles) ou deux (Mammifères) condyles, est formé par le premier arc neural soudé au premier intercentre. C'est donc une vertèbre incomplète à laquelle manque son centrum. Celui-ci est associé à l'axis, qui comprend donc tous les constituants de la deuxième vertèbre (intercentre 2, centrum 2, arc neural 2) et, en outre, le centrum 1 qui forme le processus odontoïde autour duquel pivote l'atlas.
Le nombre de vertèbres chez les différentes espèces est extrêmement variable. Chez les Tétrapodes primitifs, il est fréquent que l'on trouve environ 30 vertèbres présacrées et 50 caudales, ou davantage. Chez les Amphibiens actuels, les écarts sont considérables. Les Anoures possèdent toujours 9 vertèbres, plus l'urostyle qui en représente 2 ou 3 fusionnées. La colonne vertébrale des Urodèles en comporte souvent une cinquantaine ou davantage, et celle des Apodes jusqu'à 200.
Pami les Reptiles, il existe aussi de très larges différences, avec un accroissement considérable du nombre des vertèbres chez les Serpents (plus de 400 chez un Boa).
Le nombre des vertèbres cervicales varie beaucoup chez les Oiseaux (Perroquet 11, Cygne 25), mais est au contraire parfaitement constant chez tous les Mammifères (7) à trois ou quatre exceptions près (un Sirénien et quelques espèces de Paresseux).
Parmi les Poissons, on observe autant de variations, mais, tandis que le nombre individuel de vertèbres est stable chez les Tétrapodes, c'est un caractère fluctuant chez les Poissons. Une espèce est souvent définie non pas par le nombre de vertèbres, mais par la moyenne vertébrale, donnée statistique établie sur un échantillon important.
Cette notion a été largement utilisée pour les espèces de Poissons marins comestibles qui intéressent la pêche industrielle. On peut, grâce à la moyenne vertébrale, distinguer au sein de ces espèces des populations plus ou moins indépendantes dont les membres sont difficilement discernables par les caractères morphologiques habituels. Ainsi le Hareng (Clupea harengus), qui peuple les eaux froides – à moins de 12 0C – de l'Atlantique Nord, est un ensemble de populations caractérisées par leur formule vertébrale : Islande 57,4, Écosse[...]
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Écrit par
- Yves FRANÇOIS : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VII
- Claude GILLOT : professeur à la faculté de médecine de Paris
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Médias
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