VERTÉBRÉS
Classification
Les Vertébrés, vivants et fossiles, sont répartis entre sept classes : Agnathes (50 espèces), Chondrichthyens (2 000), Ostéichthyens (20 000), Amphibiens (2 500), Reptiles (7 500), Oiseaux (8 500), Mammifères (3 200). Ces nombres, qui concernent les seules espèces vivantes, sont ceux donnés par Mayr (avec une correction toutefois pour les Chondrichthyens) ; ils n'ont pas tous la même valeur. Ainsi, le monde des Oiseaux étant mieux connu que celui des Poissons, il en résulte que le nombre d'espèces indiqué est plus proche de la réalité pour les premiers que pour les seconds. D'autre part, le traitement de l'espèce n'est pas le même dans les deux cas, le concept d'espèce polytypique étant appliqué aux Oiseaux et celui d'espèce typologique (ou monotypique) aux Poissons. Or, une espèce polytypique regroupe plusieurs formes qui seraient considérées comme espèces distinctes dans la définition typologique ; c'est pourquoi les 8 500 espèces polytypiques d'Oiseaux représentent au moins 30 000 espèces typologiques.
La classification des Vertébrés, d'abord établie d'après les formes vivantes, fut ensuite perfectionnée par la prise en considération des fossiles. En gros, la séparation des classes peut s'appuyer sur ces caractères :
– la structure du squelette viscéral distingue les Agnathes, sans mâchoires, de tous les autres Vertébrés, ou Gnathostomes, pourvus de mâchoires mobiles à soutien squelettique ;
– parmi les Gnathostomes, la nature des membres pairs sépare les « Poissons », à nageoires, des Tétrapodes, à membres du type pentadactyle. Les Poissons sont subdivisés en Chondrichthyens, à squelette purement cartilagineux, et Osteichthyens, osseux (du cartilage persiste chez l'adulte).
– l'œuf au cours de son développement peut former des annexes extra-embryonnaires, ammios, allantoïde, etc., abandonnées à l'éclosion. Cela distingue l'état anamniote des Agnathes, des Poissons et des Amphibiens de l'état amniote des Reptiles, des Oiseaux et des Mammifères ;
– la nature de l'articulation de la mandibule sur le crâne sépare ensuite les Mammifères (où elle se fait entre dentaire et squamosal) de tous les autres Vertébrés gnathostomes (où elle joue entre l'articulaire et le carré) ;
– Amphibiens et Mammifères étant définis, ce qui reste des Tétrapodes peut être partagé en Reptiles et Oiseaux, par de nombreux caractères : ainsi, les premiers ont deux crosses aortiques chez l'adulte, les seconds une seule.
On a mis de l'ordre dans les Vertébrés, mais a-t-on établi une classification dite naturelle dans laquelle les ensembles (ici des classes) regroupent bien des êtres qui ont entre eux des points communs, des affinités, et ceux-là seuls, ou bien n'est-il question que d'un système, purement artificiel, de rangement dans des tiroirs ? À première vue, la classification telle qu'on vient de la réaliser peut sembler arbitraire tant par le choix des caractères que par la séquence de leur utilisation. Force est donc d'examiner la validité des classes, c'est-à-dire d'évaluer, d'une part, leur degré d'homogénéité et de les confronter, d'autre part, avec les stades de la réalisation des Vertébrés, pour connaître si ces classes décrivent bien les étapes de l'évolution du phylum, ce qui est le but de toute classification.
Mammifères et Oiseaux sont chacun des groupements (taxons) bien définis par un impressionnant ensemble de caractères. Ces taxons sont homogènes si l'on se cantonne, pour les Mammifères, aux animaux vivants et aux fossiles du Tertiaire et d'une grande partie du Secondaire. À l'autre extrémité du phylum, en est-il de même pour ce qu'on appelle communément Poissons ? Jusque vers les années vingt, l'appellation de Poissons s'appliquait,[...]
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Écrit par
- Charles DEVILLERS : professeur émérite à l'université de Paris-VII
- Philippe JANVIER : directeur de recherche émérite au CNRS
Classification
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