VERTÉBRÉS
Histoire
Énumérer des caractères ne suffit pas ; il faut analyser leur signification dans la construction animale, et pour cela, dans la mesure du possible, tenter de retracer les étapes de leur évolution. Les plus anciennes traces d'êtres vivants jusqu'ici découvertes remontent à 3,2 milliards d'années (avec Eobacterium de la formation de Fig-Tree en Afrique du Sud). Par rapport à cet ancêtre, vertigineusement vieux, les Vertébrés sont des tard-venus : des débris osseux d'un Agnathe ( ?) Anatolepis ont été décrits du Cambrien supérieur (500 Ma) du Wyoming (États-Unis), mais les premiers Vertébrés incontestables sont des Agnathes de l'Ordovicien moyen (de la formation de Harding en Amérique du Nord, 450 Ma). Au Silurien-Dévonien, ce groupe se diversifie, médiocrement. Au cours du Silurien apparaissent les premiers Gnathostomes, des Poissons (Acanthodiens) qui, dans la suite des temps, réaliseront de nombreuses et riches diversifications (ou radiations évolutives). Du sommet du Dévonien (350 Ma) on connaît les premiers Vertébrés terrestres (ou qui essayent de l'être), les Amphibiens Labyrinthodontes. Des Amphibiens, à la fin du Carbonifère, se détache, de façon discrète à ses débuts, la classe des Reptiles.
Le Primaire est donc la grande époque de formation des classes de Vertébrés ; deux seulement manquent encore à l'appel, les Mammifères et les Oiseaux dont l'origine est reportée au Secondaire, au sommet du Trias (200 Ma) et du Jurassique (130 Ma), respectivement. L'élaboration de nouveaux plans structuraux est alors terminée, mais un événement évolutif majeur, aussi important que l'apparition d'une classe, s'amorça il y quelque 3 millions d'années (selon les dernières découvertes faites en Éthiopie) au sein de la classe des Mammifères avec l'apparition de l'homme, qui, lentement, puis de plus en plus vite, entra en compétition avec les autres animaux et imposa un aspect nouveau au monde vivant.
La correspondance est bonne entre la classification établie plus haut, d'une part, et l'ordre d'apparition, les liaisons historiques que révèle la paléontologie, d'autre part. La classification proposée peut être considérée comme valable. La richesse même de la documentation paléontologique permet de conférer ce brevet de validité aux divisions taxinomiques, mais dans le même temps, paradoxalement, cette documentation conduit à une remise en cause de la signification de ces divisions : l'origine des Mammifères à partir des Reptiles en fournit la preuve.
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Écrit par
- Charles DEVILLERS : professeur émérite à l'université de Paris-VII
- Philippe JANVIER : directeur de recherche émérite au CNRS
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