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VERTIGO, film de Alfred Hitchcock

De tous les cinéastes qui ont fait le cinéma classique hollywoodien, c'est Alfred Hitchcock (1899-1980) qui a eu l'ambition la plus complète, puisqu'il voulait captiver le spectateur autant par la forme du film que par le récit. Très tôt, il a travaillé des modes du récit, au premier chef le suspense, auquel son nom reste attaché, mais dès ses premiers films muets, il apprit aussi à obtenir une expressivité maximale par des moyens purement visuels, et n'oublia jamais cette expérience précoce. Vertigo (Sueurs froides) appartient à une véritable vague de chefs-d'œuvre, qu'il réalise alors que, autour de la soixantaine, il est devenu suffisamment célèbre et respecté par l'industrie hollywoodienne pour pouvoir imposer jusqu'au bout sa conception, et produire lui-même ses films.

Perdre deux fois la femme qu'on aime

L'inspecteur Scottie Ferguson, qui, au cours d'une poursuite sur les toits, a causé involontairement la chute et la mort d'un policier, est en proie au vertige. Il a pris sa retraite. Un de ses anciens amis le charge de suivre son épouse Madeleine ; il découvre qu'elle s'identifie à une jeune femme morte au siècle précédent. Devenu amoureux de la jeune femme, il assiste impuissant à sa chute depuis un clocher, le vertige l'ayant empêché de la suivre pour la retenir. Profondément atteint, Scottie se remet lentement, lorsqu'il rencontre par hasard une jeune femme, Judy, qui ressemble singulièrement à la morte. Il fait sa connaissance, et finit par obtenir qu'elle s'habille et se coiffe de manière à parfaire la ressemblance. Mais un bijou que possède Judy la trahit : c'est elle-même que Scottie avait d'abord prise pour Madeleine, et c'est cette dernière qui a été précipitée du clocher par son mari. L'ex-détective emmène Judy sur les lieux du meurtre, sans la prévenir. Terrorisée, celle-ci tombe dans le vide et meurt à son tour.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle, directeur d'études, École des hautes études en sciences sociales

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Autres références

  • VERTIGO (A. Hitchcock), en bref

    • Écrit par
    • 206 mots

    Avec Vertigo (Sueurs froides, 1958), Alfred Hitchcock pousse à son comble sa conception du suspense. La profondeur psychologique de l'intrigue, inspirée d'un roman de Boileau et Narcejac, le confirme définitivement comme un immense cinéaste à la fois populaire et expérimental. Le suspense n'a plus...

  • HERRMANN BERNARD (1911-1975)

    • Écrit par
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    • 1 média
    ...Psycho (Psychose, 1960), l'ambiguïté majeur/mineur de cet accord figure parfaitement la schizophrénie du personnage principal. Également présent dans Vertigo (Sueurs froides, 1958), cet accord résume toute la dialectique hitchcockienne du dehors et du dedans, du normal et du pathologique.