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VERTIGO (A. Hitchcock), en bref

Avec Vertigo (Sueurs froides, 1958), Alfred Hitchcock pousse à son comble sa conception du suspense. La profondeur psychologique de l'intrigue, inspirée d'un roman de Boileau et Narcejac, le confirme définitivement comme un immense cinéaste à la fois populaire et expérimental. Le suspense n'a plus seulement pour fonction, selon son expression, la « direction de spectateur ». Il devient un élément du psychisme de son héros, Scottie (James Stewart) : celui-ci est d'autant plus fasciné par une femme (Kim Novak) qu'une machination dans laquelle il est impliqué l'a rendue inaccessible. La chute et le salut constituent dès lors son univers mental et physique, au point de rejoindre celui des grands mythes, comme Tristan (l'accompagnement musical de Bernard Herrmann renvoie explicitement à l'opéra de Wagner). Le spectateur est moins stimulé par l'élucidation de l'intrigue policière qu'entraîné, grâce à un travail formel à base de travellings et de mouvements hélicoïdaux, dans l'expérience physique et mentale morbide du héros. En 1997, le film est ressorti dans une version restaurée en 70 mm et un son stéréophonique DTS.

— Joël MAGNY

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

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