VÉSUVE
Volcan actif d'Italie, adossé à l'est aux Apennins, partiellement limité au sud par les champs Phlégréens ; avec 1 281 mètres d'altitude, le Vésuve domine les régions très peuplées de la plaine de Campanie et de la baie de Naples, à l'ouest de la ville.
Le contexte géodynamique qui a engendré le Vésuve pourrait ne pas être dû à la zone de subduction acuelle de l'arc calabrais qui a donné l'Etna, mais plutôt aux dernières manifestations de l'ancienne subduction à vergence ouest qui a guidé les chevauchements des Apennins sur l'Apulie et dont il ne resterait plus qu'une lithosphère continentale, profonde d'environ 300 kilomètres sous le Vésuve.
La région napolitaine correspond à un affrontement tectonique comblé par une sédimentation maritime et par des dépôts volcaniques. Son substratum, formé de roches sédimentaires carbonatées, tertiaires et mésozoïques (calcaires et dolomites) de 5 000 à 6 000 mètres d'épaisseur, se trouverait vers 1 000 mètres de profondeur.
Stratovolcan, le Vésuve s'est édifié grâce à la superposition de matériel éruptif déposé dans toutes les directions. C'est un édifice double, d'allure sensiblement conique, formé par deux volcans emboîtés. L'un, externe, le monte Somma (1 132 mètres d'altitude) représente les restes d'un ancien volcan, qui devait atteindre 2 500 mètres d'altitude avant la phase finale de l'avant-dernier cycle éruptif, où son sommet fut sectionné et évidé (dans les années 1990, la caldeira est quasi circulaire — 580 m x 480 m — pour une profondeur de 300 m). L'autre, situé à l'intérieur de l'hémicaldeira du monte Somma, est nommé Gran Cono (grand cône). Ces deux parties sont séparées par une dépression en fer à cheval : la valle del Gigante, dont la partie nord s'appelle Atrio del Cavallo, et la zone orientale valle dell'Inferno. Enfin, de petites élévations coniques, restes d'activités latérales anciennes, parsèment le flanc nord du massif.
L'histoire éruptive du Vésuve, qui commença à la fin du Pléistocène, peut être divisée en quatre cycles qui sont respectivement marqués par l'édification de la Pré-Somma, de la Somma Ancienne, de la Nouvelle Somma et du Vésuve (stricto sensu), cône actuel. Chacun de ces cycles peut être subdivisé en périodes séparées par de longues phases de calme. La première des éruptions historiques principales du Vésuve remonte à 79 ; elle détruisit Herculanum, Pompéi et Stabies. Elle est décrite dans deux lettres célèbres que Pline le Jeune écrivit à l'historien Tacite. Après 79, son activité est surtout caractérisée par des éruptions explosives entrecoupées de longues périodes de calme atteignant parfois plusieurs siècles.
Après trois cents ans de quiétude due à l'obstruction du conduit principal, la violente éruption effusive et explosive de décembre 1631 marque le début du cycle éruptif actuel. Cette éruption fut précédée de séismes qui commencèrent en 1564 et devinrent de plus en plus intenses et fréquents dans les mois qui précédèrent l'éruption. Ce fut un violent paroxysme de type plinien ; marqué par de fortes explosions terminales et des émissions de coulées, il se termina en quelques jours. Mais une faible activité persista jusqu'en janvier 1632 ; d'autre part, à la fin de décembre, des pluies intenses provoquèrent la formation de lahars froids le long des pentes de la Somma. Après cette éruption, l'activité, entrecoupée d'interruptions de quelques années, s'est poursuivie jusqu'à nos jours. Elle se divise en périodes calmes où la cheminée d'alimentation est bouchée et en périodes actives précédées de l'ouverture d'un nouveau conduit qui reste ouvert en permanence. Ce conduit remplit alors le cratère de produits d'explosion mais surtout d'effusion jusqu'à ce qu'une ou plusieurs[...]
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Écrit par
- Alain Gil MAZET : diplômé d'études approfondies, géologue pétrographe
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