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HORTA VICTOR (1861-1947)

Victor Horta est à l'origine, en 1893, d'un style architectural qui va se répandre dans l'Europe entière : l'Art nouveau. Il innove en appliquant à la maison bourgeoise les techniques de construction apparues à l'ère industrielle (essentiellement l'alliance du fer, de la fonte et du verre) et crée la totalité du décor intérieur en harmonie avec l'architecture.

Horta a lui-même divisé sa carrière en deux parties, l'une dominée par les commandes privées, où il peut librement exprimer sa fougue novatrice – commandes qui disparaissent lorsque l'Art nouveau se popularise –, et la seconde marquée par les grandes commandes officielles pour lesquelles il renoue avec le classicisme. Néanmoins, la maîtrise dans le traitement de l'espace, des circulations et de la lumière reste intacte tout au long de sa carrière.

L’alliance des matériaux

Victor Horta naît à Gand le 6 janvier 1861. Fils d’un cordonnier, il fréquente l’Académie des beaux-arts de sa ville natale de 1874 à 1877, lorsque son talent pour le dessin d’architecture est récompensé par une médaille. En 1878, il trouve un engagement à Paris chez un architecte décorateur. Un apprentissage dont il tirera profit lorsque, vers 1894, il se lancera dans la création d’ensembles décoratifs pour des clients qu’il convainc d’harmoniser architecture et décor intérieur, à l’encontre du goût de la bourgeoisie qui appréciait plutôt le mélange des styles historiques, parfois teintés d’exotisme. En 1880, la mort de son père le rappelle à Gand où il retrouve une amie d’enfance, Pauline Heyse, qu’il épouse. Le jeune couple déménage à Bruxelles où Horta reprend des études à l’Académie et trouve du travail dans le bureau de l’architecte Alphonse Balat, honoré d’importantes commandes par le roi Léopold II, notamment la transformation du palais royal de Bruxelles et la construction des serres de Laeken. Toute sa vie, Horta éprouvera une véritable vénération pour son maître, « le plus pur des classiques » selon lui. Il lui devra le souci de travailler à la perfection chaque matériau, notamment la pierre.

Dans ses premières constructions bruxelloises, la maison Matyn (1890) ou l’édicule Lambeaux (parc du Cinquantenaire, 1892), la qualité des appareillages et la nouveauté des profils sculptés le distinguent. Les sculpteurs qu’il rencontre à l’Académie requièrent très vite sa collaboration, en lui demandant de dessiner des socles pour leurs œuvres ou pour des monuments funéraires (Monument à la mémoire de Louis Gallait, avec le sculpteur Guillaume Charlier à Tournai, 1891 ; La Mort d’Ompdrailles, avec Charles Van der Stappen à Bruxelles, 1892 ; Monument au Travail, avec Constantin Meunier, 1909, Monument Remy, avec Pierre Braecke à Louvain, 1897).

Hôtel Solvay, Bruxelles - crédits :  Bridgeman Images

Hôtel Solvay, Bruxelles

Horta, quant à lui, ne manque pas de ménager dans ses bâtiments des emplacements destinés à la sculpture. Pour la cage d’escalier et la salle à manger de sa maison, il fait appel à Braecke dont les sculptures confèrent à l’espace une noblesse qui était jusque-là l’apanage des grandes demeures. La conjonction des beaux-arts et des arts mineurs est caractéristique des grands créateurs de l’Art nouveau qui voient dans l’habitation un champ d’expérimentation qui peut aboutir à des œuvres d’art total comme l’hôtel Solvay (Bruxelles, 1894).

Durant les années 1880, Horta remporte des prix dans des concours, notamment le premier prix d’architecture de la fondation Godecharle (1884) qui lui permet de voyager en France et en Allemagne, ou le premier prix du concours triennal de l’Académie royale de Bruxelles (1887). Mais sa carrière débute véritablement avec la création de deux maisons particulières commandées par des amis en 1893, les ingénieurs Tassel et Autrique, rencontrés au sein de la loge bruxelloise des Amis philanthropes, dans laquelle il est admis en 1887.[...]

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Hôtel Solvay, Bruxelles - crédits :  Bridgeman Images

Hôtel Solvay, Bruxelles

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    L' arabesque semble aussi l'ornement le plus apte à exprimer la ductilité du métal queVictor Horta fit entrer, dépourvu de tout déguisement, dans les maisons bourgeoises. Dans l'hôtel Tassel (1893), des bouquets de cornières métalliques s'échappent de chapiteaux feuillus en un mouvement qui se...
  • GUIMARD HECTOR (1867-1942)

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