Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VICTORIA ou VITTORIA TOMÁS LUIS DE (1548 env.-1611)

Compositeur espagnol de musique sacrée, Tomás Luis de Victoria – ou Vittoria – est le plus grand polyphoniste qu'ait produit la péninsule Ibérique, à côté de Cristóbal de Morales. Son œuvre rivalise de majesté, d'expressivité ou d'inventivité avec ce qu'ont écrit de meilleur Palestrina à Rome, Josquin Des Prés en Flandre, Roland de Lassus à la cour de Munich ou William Byrd en Angleterre. La qualité de son style, mélange original d'émotion dramatique et de profondeur religieuse dans l'esprit de cette époque, confère à l'art de Victoria une incomparable spiritualité qui jamais ne lui a été contestée. « Victoria a su unir harmonieusement la rigueur artistique et l'émotion, sans jamais perdre de vue le principe que la musique doit élever les âmes vers le Créateur » (José Subirá).

Un Espagnol en Italie

C'est à Ávila, où il est né, que Victoria est enfant de chœur à la cathédrale, y apprenant vraisemblablement le contrepoint en chantant la polyphonie de ce temps. Il part pour Rome parfaire ses études de théologie et de musique ; en 1565, il est admis au Collegium germanicum où il reste jusqu'en 1568 ou 1569. Il est l'élève de Palestrina et peut-être, selon l'opinion d'Higinio Anglés, de Jacobus de Kerle, maître de chapelle du cardinal Otto Truchsess von Waldburg, à qui il dédie son premier livre de motets (1572). Palestrina le fascine tellement qu'il copie jusqu'à son costume et sa coiffure. En 1569, Victoria est organiste et maître de chapelle de Sancta Maria di Monserrato ; de 1573 à 1578, il succède à Palestrina au Séminaire romain, comme maître de chapelle, fonction qu'il exerce aussi à Saint-Apollinaire. En 1575, il est ordonné prêtre et, quatre ans plus tard, il entre au service de l'impératrice Marie, fille de Charles Quint et veuve de Maximilien II d'Autriche ; il la sert durant vingt-quatre ans. Il est aussi chapelain de San Girolamo della Caritá, avant son retour à Madrid en 1587. En 1592, il fait un second voyage à Rome, mais reprend ses fonctions en 1596 auprès de l'impératrice qui s'est retirée au couvent des Royales-Déchaussées de Madrid. Quand elle meurt, Victoria écrit une messe de requiem (1603), et il reste simple organiste du couvent jusqu'à la fin de sa vie.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

Classification

Autres références