VIDEHA

L'un des territoires ethniques, ou « janapadas », de l'Inde antique, le pays de Videha, situé à l'extrémité nord-est de la plaine du Gange, fut sans doute l'une des dernières parties de cette plaine à être pénétrée par les Aryens. Māthava le Videgha est réputé y avoir apporté le feu sacré (au début du I^er millénaire avant notre ère ?) et avoir laissé son nom au peuple aryanisé des Videhas. Leur territoire était compris entre le Gange et l'Himalaya, la Gandak et la Kosi, et correspond donc au Tirhut moderne, dans le nord du Bihar. Le pays avait été unifié sous la dynastie du roi Janaka, qui fut père de Sītā, l'épouse de Rāma, et le fondateur de la capitale Mithila (peut-être la Janakpur du Népal actuel, qui, pour cela, a donné le nom de cette ville à l'une de ses nouvelles provinces). Dans l'ouest du pays de Videha étaient établis les remuants clans Vrijis et Lichchhavis, ces derniers ayant laissé le souvenir d'institutions plus électives que monarchiques. Entre les uns et les autres prospérait la ville active de Vaishālī (moderne Basarh) qui vit naître le Jina, fondateur de la religion jaïne, étudier le Buddha, et se réunir le II^e concile bouddhique (~ iv^e s.) comme le II^e concile jaïn (v^e s.). Le pays de Videha, devenu celui de Mithila, a gardé une forte conscience de son identité ethnique comme de ses traditions hindoues, mais n'a fait qu'être soumis politiquement à toutes les entreprises unificatices du Magadha.

— Roland BRETON