VIE ASSOCIÉE À L'HYDROTHERMALISME
En février 1977, lors d'une campagne de plongées du submersible américain Alvin sur la ride des Galápagos (ou ride de Colón), à l'est de l'archipel du même nom, des géochimistes découvrent, par 2 500 mètres de profondeur, la présence de peuplements exubérants de grands invertébrés vivant à proximité de sources hydrothermales de fluides tièdes (de 15 à 30 0C).
En novembre 1979, des biologistes récoltent sur ce même site des échantillons qui viennent confirmer ce qui n'était encore qu'une hypothèse : l'existence, dans les tissus d'invertébrés, de bactéries chimioautotrophes symbiontes, c'est-à-dire des bactéries qui tirent leur énergie de l'oxydation du substrat minéral – ici l'hydrogène sulfuré sortant des sources hydrothermales – pour synthétiser les molécules organiques nécessaires à la survie des animaux avec lesquels elles sont associées.
Entre-temps, en février 1978, le sous-marin français Cyana rencontrait, sur la dorsale du Pacifique oriental (210 N.), par 2 600 mètres de profondeur, des cimetières de grands bivalves et des édifices de sulfures polymétalliques. En janvier 1979, l'Alvin découvrait sur ce même site l'existence de fumeurs noirs, sources hydrothermales dont la température à l'émission atteint 370 0C.
Depuis lors, d'autres peuplements aux mêmes caractéristiques ont été mis en évidence en différents points du globe. Leur découverte contredit la thèse d'une faune abyssale contrainte par la rareté de la nourriture et ouvre de nouvelles perspectives sur l'origine de la vie sur notre planète.
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Écrit par
- Lucien LAUBIER : professeur émérite à l'université de la Méditerranée, Marseille
Classification
Média