Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VIEILLISSEMENT DE LA MÉMOIRE

La mémoire épisodique

Les sujets âgés se plaignent fréquemment du fonctionnement de leur mémoire en des termes qui évoquent la mémoire épisodique (ou mémoire des souvenirs), mais les travaux scientifiques fournissent des résultats plus nuancés. Ces sujets présentent des difficultés à utiliser spontanément des stratégies de traitement sémantique au moment de l’encodage, mais leurs performances rejoignent celles des sujets jeunes quand on les invite à traiter l’information en profondeur. Les capacités de stockage peuvent être évaluées en calculant un taux d’oubli entre deux sessions de récupération d’informations. Les études portant sur le stockage ne montrent généralement pas de différence de taux d’oubli en fonction de l’âge, lorsque le délai est inférieur à vingt-quatre heures mais, au-delà, les informations encodées en mémoire sont oubliées plus rapidement chez les sujets âgés. Le vieillissement s’accompagne de modifications importantes du sommeil, ce qui contribuerait à diminuer l’efficacité des processus de consolidation. La récupération de l’information correspond au mécanisme par lequel le sujet a accès au souvenir ; dans ce domaine, les diminutions de performances chez les sujets âgés variant selon les situations : rappel libre, rappel indicé ou reconnaissance. De manière générale, la diminution est d’autant plus importante que le support environnemental est faible, c’est-à-dire que le sujet dispose de peu d’aide externe et qu’il doit s’appuyer sur ses propres ressources, ou processus auto-initiés. Pour cette raison, la mémoire prospective (se souvenir qu’il faut réaliser une tâche à un moment donné) est particulièrement sensible aux effets de l’âge.

L’effet bénéfique des émotions sur le fonctionnement de la mémoire épisodique est démontré chez les sujets jeunes : de façon générale, les mots ou images à connotation émotionnelle (en dehors des événements traumatiques qui ont un statut particulier) sont mieux mémorisés que les items neutres. Cet effet est préservé et semble même plus important chez les sujets âgés qui, par exemple, rappellent proportionnellement davantage de passages à connotation émotionnelle dans une histoire que les sujets jeunes.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études, directeur de l'unité 1077 de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, université de Caen Normandie

Classification