VIEILLISSEMENT
Antivieillissement, hormono-thérapie substitutive
De nos jours, l'attention et l'assistance médicale aux personnes âgées se sont considérablement développées en raison, d'une part, des progrès de la gérontologie, d'autre part, de l'extension de la gériatrie dans les services hospitaliers. Il faut toutefois insister sur le fait que le meilleur acteur du bon déroulement de sa vieillesse est soi-même, qu'il faut vouloir la préparer (la prévention est plus efficace et moins coûteuse que la thérapie) .
Les deux domaines à considérer et à privilégier pour un vieillissement en bonne santé sont la nutrition, dont le préliminaire est l'alimentation, et les activités fonctionnelles, physique et cérébrale (fig. 5). L'objectif est de prolonger autant que possible, en les adaptant en intensité, les activités quotidiennes de l'âge adulte. Dès l'âge de cinquante ans, il est conseillé, à titre préventif, de procéder à des examens de contrôle (bilan, check-up) de son état de santé.
Des expérimentations sur les rongeurs il ressort que la restriction énergétique alimentaire est le moyen le plus efficace pour ralentir le développement des manifestations physiologiques et pathologiques du vieillissement. Cette conclusion n'a pas encore été démontrée pour les primates, dont l'homme. Réduction énergétique implique réduction d'activité, et surtout de l'activité physique, car l'activité intellectuelle consomme relativement peu d'énergie. Ce serait une autre conception de la « vie ». Vie longue ? peut-être. Vie ressentie longue ? sûrement. Or l'allongement en cours de la vie humaine s'accompagne d'une augmentation considérable des maladies neurodégénératives (Alzheimer : au moins un sujet sur deux après quatre-vingt-dix ans), déterminant la fin – inconsciente – d'une vie mentale saine. Quel est l'intérêt de cet allongement pour soi-même, quel en est le prix pour la famille et pour la société ?
Le vieillissement étant caractérisé, sinon déterminé, par le déclin des fonctions hormonales, il paraît évident d'envisager de contrecarrer ses effets en remplaçant les hormones endogènes manquantes par des hormones exogènes administrées de façon à rétablir les conditions préexistant au vieillissement. C'est la justification logique des complémentations ou supplémentations hormonales substitutives. Ce n'est pas une justification de toutes les tentatives abusives promettant le retour de la jeunesse, le rêve de Faust et notre rêve à tous. Nombre d'hormones à finalité de supplémentation antivieillissement sont librement disponibles aux États-Unis.
Existe-t-il des hormones dont la concentration ne décline pas avec le vieillissement ? C'est le cas du cortisol, hormone du stress, glucocorticoïde, sécrétée par le cortex des surrénales. Le cortisol intervient dans nombre de métabolismes de façon antagoniste à l'hormone de croissance. L'hormone masculine testostérone, utilisée abusivement comme dopant par certains sportifs, favorise la synthèse protéique et la force musculaire. Sa supplémentation chez les sujets âgés ne semble pas efficace. L'administration substitutive d'hormones œstrogènes a fait la preuve de son efficacité dans la prévention de l'ostéoporose (efficacité maximale après soixante-quinze ans) et d'autres pathologies associées à la ménopause.
Une hormone intervient de façon fondamentale dans le cours de notre vie, dont la sécrétion diminue avec l'avancement en âge : c'est l'hormone de croissance. Celle-ci a certaines actions contraires à celles du cortisol sur la limitation des catabolismes glucidique et lipidique, ce qui accentue l'attention à porter sur une disponibilité excessive du glucose avec l'avancée en âge. L'hormone de croissance commande la synthèse par le foie[...]
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Écrit par
- Claude JEANDEL : professeur des Universités
- Marc PASCAUD : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Média
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