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VIENNE (CONGRÈS DE)

Congrès de Vienne - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Congrès de Vienne

Après leur victoire sur Napoléon, au printemps de 1814, les quatre principales puissances victorieuses décident de convoquer à Vienne un congrès de tous les États d'Europe. Vingt années de guerre et de bouleversements territoriaux ne permettent pas d'en revenir simplement au statut de 1789 ; un nouvel ordre européen doit être établi qui perpétuera la paix retrouvée. Dans la capitale autrichienne se trouvent donc réunis, dans les derniers mois de 1814, souverains, princes, hommes d'État, diplomates, courtisans, observateurs, intrigants de toute sorte. Metternich, metteur en scène principal de la grande représentation, occupe les loisirs de cette foule par une série de fêtes (concerts, bals, réceptions, opéras, revues militaires), d'où le mot fameux du prince de Ligne : « Le congrès ne marche pas, il danse. » Les quatre grands (Autriche, Grande-Bretagne, Prusse, Russie) entendent bien régler entre eux les principales questions. Dans ce but, leurs ministres tiennent des réunions préliminaires à la fin de septembre, bien avant l'ouverture officielle du Congrès le 1er novembre 1814. Pour l'Autriche, Metternich est assisté par Friedrich von Gentz ; l'Angleterre est représentée par le Foreign Secretary lord Castlereagh, remplacé à partir de février 1815 par Wellington et lord Clancarty ; c'est le chancelier Hardenberg et Wilhelm von Humboldt qui défendent les intérêts de la Prusse ; quant à la Russie, les ministres Nesselrode et Razoumovski ne sont que les porte-parole du tsar Alexandre Ier. Lorsque Talleyrand, représentant de Louis XVIII, arrive à Vienne le 24 septembre, il va habilement exploiter les rivalités qui naissent entre les vainqueurs au sujet des attributions territoriales et des zones d'influence ; il s'élève contre la « dictature » des quatre alliés, et il est soutenu par l'Espagne et les autres puissances. La direction du Congrès est finalement assumée par un comité des huit signataires du traité de Paris du 30 mai 1814, comprenant, en plus des quatre grands, la France, l'Espagne, le Portugal et la Suède. D'autres commissions spécialisées sont mises en place, parmi lesquelles la plus importante est celle de « statistique », chargée d'évaluer les territoires disputés en fonction de leur surface, de leur population et de leur richesse. Toutefois, les décisions principales continuent à être prises au cours de conférences privées des représentants des Quatre, auxquelles Talleyrand est finalement admis. Les accords, à mesure qu'ils sont obtenus, sont insérés dans des traités signés par les seules parties concernées. Tous ces règlements, au nombre de dix-sept, sont résumés et coordonnés dans un Acte final signé le 9 juin 1815 par les Huit : les autres États sont seulement invités à y « accéder ». Après les premières escarmouches de procédure, le principal conflit porta sur la Pologne. Le tsar souhaitait la rétablir sous la forme d'un royaume autonome dont il aurait été le souverain : la Prusse recevant, en compensation des territoires polonais rétrocédés par elle à la Russie, la Saxe, dont le roi deviendrait souverain en Rhénanie. Ce projet fut fortement combattu par l'Autriche et la Grande-Bretagne. La controverse devint si rude que les Prussiens, soutenus par la Russie, menacèrent de recourir aux armes. Ce à quoi Castlereagh opposa un traité secret d'alliance Grande-Bretagne - Autriche - France signé le 3 janvier 1815. Talleyrand pouvait se vanter d'avoir brisé le front des Alliés. Un compromis fut enfin trouvé : la Prusse conservait une partie de ses anciens territoires polonais (Posnanie), prenait seulement les deux cinquièmes de la Saxe et recevait les territoires rhénans, primitivement destinés à l'indemnisation du souverain saxon. Ainsi devenait-elle la gardienne sur le [...]

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