VIETNAM
Nom officiel | République socialiste du Viêt Nam (VN) |
Chef de l'État | To Lam (depuis le 22 mai 2024) |
Chef du gouvernement | Pham Minh Chinh (depuis le 5 avril 2021) |
Capitale | Hanoï |
Langue officielle | Vietnamien |
Unité monétaire | Dông (VND) |
Population (estim.) |
101 403 000 (2024) |
Superficie |
331 345 km²
|
Panorama ethnique
Le Vietnam est un pays polyethnique, puisqu'il compte en effet plus de soixante ethnies différentes. Les Vietnamiens, peuple majoritaire, constituent environ 90 % de la population et les minorités totalisent près de 4 millions de personnes.
L'ethnographie actuelle du Vietnam est généralement envisagée comme une donnée statique. Or cela n'est pas. La répartition de ses différentes ethnies est en effet liée d'une part à l'histoire du peuplement de ce pays et d'autre part à l'histoire de la nation vietnamienne et de sa « poussée » vers le sud puis vers l'ouest, « poussée » qui débuta au xie siècle et qui se poursuit encore de nos jours, si bien qu'une carte ethno-linguistique du Vietnam datant seulement de vingt ans ne reflète plus la réalité actuelle mais est déjà un document historique. Toute présentation ethnographique de ce pays ne peut donc être que relative, d'autant que les déplacements de populations nés de volontés politiques ou dus à la guerre ont bouleversé, depuis 1945, la répartition géographique des différentes ethnies et leur volume.
Alors que, dans les années cinquante, les plaines étaient le lieu d'élection de l'ethnie vietnamienne et les hautes terres celui des minorités, la carte ethno-linguistique du Vietnam, en 1972, présente les caractères suivants : les deltas du Nord et du Sud ainsi que le littoral du Centre sont toujours le domaine des Vietnamiens, mais ceux-ci sont aussi installés en nombre (plus d'un million) dans certaines zones de la haute et de la moyenne région du Nord, où n'habitaient autrefois que des Tai et des populations plus ou moins sinisées, ainsi que sur les hauts plateaux du Centre, jadis presque uniquement peuplés de Proto-Indochinois. Seuls les Cam et les Cambodgiens, héritiers de grandes civilisations, installés dans les plaines du Sud, n'ont pas été touchés par les bouleversements de ces dernières années.
Les Vietnamiens
Les Vietnamiens (les Annamites des anciens auteurs) appartiennent anthropologiquement au groupe sud-mongolique. Ils parlent une langue à tons, très influencée par le chinois mais en relation avec le môn-khmer et le tai. Cette langue, qui présente quelques différences de prononciation et de vocabulaire entre le Nord et le Sud, peut s'écrire à l'aide de caractères chinois, c'est le chũ' n'ôm, ou d'une graphie romanisée, le quôc ngũ', qui est aujourd'hui la seule écriture officielle du pays. Au cours de son histoire, le Vietnamien a toujours vécu dans des villages dont les maisons, construites à même le sol et souvent avec l'aide d'un géomancien, étaient groupées autour du marché et du temple communal (d–ình). Les villages comptaient de plusieurs centaines à plusieurs milliers d'habitants, presque tous agriculteurs, fortement organisés et socialement très soudés, car la domestication des fleuves sur laquelle ils fondent leur technique agricole exige une cohésion totale des communautés. Ces « communes », véritable petit monde en miniature, qui jadis vivaient souvent en autarcie avec leurs artisans et leurs commerçants, avaient chacune leur vie politique, parfois agitée, leur vie sociale très hiérarchisée, leurs cérémonies et fêtes propres. Depuis vingt-cinq ans, l'organisation sociale traditionnelle a beaucoup évolué dans tout le pays, et, au sud, l'exode volontaire ou forcé de plusieurs millions de ruraux vers les villes a donné naissance à de nouveaux genres de vie et à de nouvelles attitudes sociales.
Le système social des Vietnamiens est patrilinéaire et fondé sur le tôc qui regroupe tous les descendants d'un ancêtre masculin connu. Ce tôc, dont tous les membres portent le nom clanique (Nguyen, Ngô...) de l'ancêtre, est placé sous l'autorité d'un chef qui gère les propriétés communes et inaliénables[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Pierre-Bernard LAFONT : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
- NGUYÊN TRÂN HUÂN : docteur de troisième cycle, chargé de conférences à l'université de Paris-Sorbonne
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Matthieu SALOMON : chercheur indépendant
- Stéphanie SOUHAITÉ : diplômée de l'École du Louvre, diplôme unilingue de langue et civilisation orientale de chinois à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
VIETNAM, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ANG DUONG (1796-1860) roi du Cambodge (1845-1860)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
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