VIETNAM
Nom officiel | République socialiste du Viêt Nam (VN) |
Chef de l'État | To Lam (depuis le 22 mai 2024) |
Chef du gouvernement | Pham Minh Chinh (depuis le 5 avril 2021) |
Capitale | Hanoï |
Langue officielle | Vietnamien |
Unité monétaire | Dông (VND) |
Population (estim.) |
101 403 000 (2024) |
Superficie |
331 345 km²
|
Histoire
C'est dans le delta du fleuve Rouge (Song Cai) que le peuple vietnamien s'est formé. Les découvertes archéologiques, qui se sont multipliées, ont révélé que le peuplement de cette région était très ancien et qu'un brassage s'y était opéré, au cours du Néolithique, entre les « autochtones », de type mélanésien et indonésien, et des éléments mongoliques venus du Nord. Les vestiges retrouvés ont permis d'évaluer les étapes du progrès de ces populations de chasseurs et de pêcheurs au cours du Mésolithique (civilisation de Hoa Binh) et du début du Néolithique (civilisation dite de Bacson). Au cours du Néolithique, l'agriculture et l'élevage se sont développés, tandis que s'introduisait et se répandait l'usage du métal. L'âge du bronze est marqué par une civilisation originale, celle dite de Dong Son, illustrée en particulier par les tambours de bronze qui en sont l'originalité et qu'on retrouve dans plusieurs régions de l'Asie du Sud-Est et de la Chine du Sud (Yunnan, etc.) où cette culture a dominé.
Les tribus viet, installées sur les collines, ont eu à conquérir peu à peu la plaine formée par les alluvions des rivières (surtout du Song Cai). Leur vie sociale s'est organisée dans la lutte contre l'eau, pour faire reculer ou canaliser celle-ci, ou pour l'utiliser dans la culture du riz. Ces tribus semblent avoir formé dès la fin du IIe millénaire avant notre ère, et peut-être même avant, des entités politiques importantes et centralisées, sous l'autorité de rois appelés Hung, qui ne sont plus aujourd'hui considérés comme légendaires comme c'était le cas encore en 1950. Leur royaume s'appelait le Van Lang. On dispose désormais de nombreuses indications sur le mode de vie qui y prévalait.
Au milieu du iiie siècle avant J.-C., le Van Lang tomba sous le contrôle d'un royaume voisin qui, ainsi agrandi, prit le nom de Au Lac. Celui-ci dut se soumettre, en 208 avant J.-C., à un important royaume dont la capitale était proche de l'actuel Canton, le Nam Viet, lui-même tributaire de l'Empire chinois des Han. Il suivit le destin du Nam Viet et se trouva ainsi, en 111 avant J.-C., annexé au Céleste Empire, dont le souverain, Wudi, acheva alors sa conquête de la Chine du Sud et de ses marches extérieures. Le Nam Viet tout entier (jusqu'au col des Nuages, soit approximativement le 16e parallèle) devint une province chinoise.
La domination chinoise
La domination chinoise va durer plus de mille ans. Elle a marqué le peuple viet d'une empreinte indélébile. Les Han, au début, respectèrent les institutions locales, ne demandant à la féodalité viet que de reconnaître la suzeraineté de l'empereur chinois, représenté par un gouverneur. Mais l'afflux continu d'immigrants chinois (colons, déportés, réfugiés) contribua peu à peu à répandre dans le Giao Chi et le Cuu Chan – c'est ainsi que les Chinois avaient nommé le Tonkin et le Nord-Annam – la langue, les mœurs et les idées, mais aussi les techniques chinoises. Devant cette infiltration massive qui multipliait les groupes sociaux soustraits à son contrôle, la féodalité viet se révolta. Son sursaut prit la forme d'une véritable insurrection, dont deux nobles, les sœurs Trung, prirent la tête (40 apr. J.-C.). Leurs succès furent éphémères. Leur révolte fut écrasée, et les Chinois substituèrent au protectorat qu'ils avaient exercé jusque-là une administration directe. Les structures sociales de base du peuple viet, celles de la famille et du village, celles de la langue et de la religion, subsistèrent, mais la féodalité perdit pratiquement toute autonomie. Les Chinois introduisent leur système politique et administratif, créent des écoles, organisent les concours et ils n'attribuent de fonctions administratives qu'à ceux[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Pierre-Bernard LAFONT : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
- NGUYÊN TRÂN HUÂN : docteur de troisième cycle, chargé de conférences à l'université de Paris-Sorbonne
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Matthieu SALOMON : chercheur indépendant
- Stéphanie SOUHAITÉ : diplômée de l'École du Louvre, diplôme unilingue de langue et civilisation orientale de chinois à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
VIETNAM, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
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- Écrit par Encyclopædia Universalis
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