VIETNAM
Nom officiel | République socialiste du Viêt Nam (VN) |
Chef de l'État | To Lam (depuis le 22 mai 2024) |
Chef du gouvernement | Pham Minh Chinh (depuis le 5 avril 2021) |
Capitale | Hanoï |
Langue officielle | Vietnamien |
Unité monétaire | Dông (VND) |
Population (estim.) |
101 403 000 (2024) |
Superficie |
331 345 km²
|
Le Vietnam unifié
De l'unification à la crise des années 1980
L'idéologie et les ambitions du vainqueur
La chute du régime de Saigon est brutale. Le nouveau pouvoir se retrouve face à une situation extrêmement chaotique : immenses problèmes matériels, chômage galopant, marchés vides, services publics inactifs, millions de réfugiés sur les routes... Les comités populaires issus de la résistance clandestine s'emparent du pouvoir, en s'efforçant de mettre à leur tête des personnalités rassurantes ; mais le Parti communiste ne tolère aucun adversaire et le pluralisme politique s'efface rapidement. L'Église catholique se déclare prête à coopérer ; bouddhistes et caodaïstes se montrent beaucoup plus réservés.
Face à cette situation, les autorités de Hanoi vont dans un premier temps appliquer des politiques communistes orthodoxes. Symboliquement, Saigon est rebaptisée Hô Chi Minh-Ville. Un nouveau plan quinquennal est défini avec pour objectif de reconstruire le pays sur la base du socialisme et de remodeler la société (volonté de créer un « homme nouveau »). L'objectif économique premier est de retrouver les niveaux de production d'avant guerre. La priorité est donnée à l'industrie lourde ; l'ensemble du système bancaire est nationalisé dès juin 1975 ; les terres sont collectivisées dans le Sud. Le pays doit s'engager dans une « révolution scientifique et technique ».
Pour désengorger Hô Chi Minh-Ville et le delta du Mékong, les autorités renvoient 400 000 à 500 000 personnes dans leurs villages d'origine ou dans les « nouvelles zones économiques » créées pour des raisons économiques, mais aussi politiques, sur les plateaux du sud en particulier. La politique du contrôle des naissances est étendue à l'ensemble du territoire : il s'agit de ralentir une croissance démographique de l'ordre de 3 % par an.
Sur le plan institutionnel, l'unification des structures à l'échelle nationale se fait très rapidement. Le 25 avril 1976, des élections générales, contrôlées très étroitement par le Parti comme les scrutins antérieurs au Nord, sont organisées sur l'ensemble du territoire pour élire une nouvelle Assemblée nationale qui représentera les 49 millions de Vietnamiens recensés en février. Le 2 juillet, cette nouvelle Assemblée nationale déclare le pays officiellement réunifié : la République socialiste du Vietnam (R.S.V) est née. Les leaders du G.R.P. intègrent le nouveau gouvernement. En décembre 1976, lors de son IVe congrès, le Parti des travailleurs du Vietnam retrouve son nom originel (1930) de Parti communiste du Vietnam (P.C.V), toujours sous le leadership de Lê Duan.
En matière de politique étrangère, en 1975, malgré les difficultés avec le voisin chinois, il s'agit toujours de rechercher l'équilibre entre Pékin et Moscou. Mais l'idée est aussi de gagner le maximum de soutien sur l'échiquier international. Le Vietnam est admis dans le Mouvement des non-alignés (Lima, août 1975). Bien que l'association soit considérée comme un instrument de l'impérialisme américain, des discussions bilatérales s'ouvrent également avec certains membres de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (A.S.E.A.N.). En août 1976, les relations diplomatiques sont établies avec la Thaïlande. De même, le dialogue continue ou reprend avec les États-Unis, le Japon et les pays occidentaux. Le veto américain levé, la R.S.V. fait son entrée à l'O.N.U en septembre 1977, après avoir été admise au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale et à la Banque asiatique de développement. L'Assemblée générale des Nations unies recommande à tous ses membres d'octroyer une aide généreuse au Vietnam pour faciliter sa reconstruction.
Le retournement de la situation : l'engrenage du[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Pierre-Bernard LAFONT : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
- NGUYÊN TRÂN HUÂN : docteur de troisième cycle, chargé de conférences à l'université de Paris-Sorbonne
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Matthieu SALOMON : chercheur indépendant
- Stéphanie SOUHAITÉ : diplômée de l'École du Louvre, diplôme unilingue de langue et civilisation orientale de chinois à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
VIETNAM, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ANG DUONG (1796-1860) roi du Cambodge (1845-1860)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 291 mots
Dernier roi du Cambodge avant le protectorat français (accession au trône en 1841, investiture officielle en 1848), né en 1796, mort le 19 octobre 1860 à Oudong (Cambodge).
Ang Duong est le frère cadet d'Ang Chan II, qui règne sous l'autorité conjointe du Siam (la Thaïlande) et du ...
-
ASEAN (Association of South East Asian Nations) ou ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique)
- Écrit par Anne-Marie LE GLOANNEC
- 226 mots
-
ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique
- Écrit par Pierre CARRIÈRE , Jean DELVERT et Xavier de PLANHOL
- 34 872 mots
- 8 médias
...effet, les terrains cristallins, consolidés avant le Précambrien, n'occupent ici qu'une place peu importante : il s'agit du massif du Ngoc Anh (sud du Vietnam), formé de gneiss et granites précambriens portés d'ailleurs à haute altitude. La plus grande partie de la région correspond à des terrains primaires... -
ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales
- Écrit par Manuelle FRANCK , Bernard HOURCADE , Georges MUTIN , Philippe PELLETIER et Jean-Luc RACINE
- 24 799 mots
- 10 médias
Difficile alors de fixer les limites des villes et de déterminer la population urbaine. Selon les données des Nations unies,Ho Chi-Minh ville dépassait les 5,7 millions d'habitants en 2010, Bangkok 9,7 millions et Manille 11,5 millions, si l'on étend les limites des villes aux agglomérations qui... - Afficher les 70 références