VIETNAM
Nom officiel | République socialiste du Viêt Nam (VN) |
Chef de l'État | To Lam (depuis le 22 mai 2024) |
Chef du gouvernement | Pham Minh Chinh (depuis le 5 avril 2021) |
Capitale | Hanoï |
Langue officielle | Vietnamien |
Unité monétaire | Dông (VND) |
Population (estim.) |
101 403 000 (2024) |
Superficie |
331 345 km²
|
Littérature
Les fouilles archéologiques actuellement pratiquées par des chercheurs dans le delta du fleuve Rouge (Song Cáì) ont montré l'existence d'une culture vietnamienne préchinoise ayant déjà une certaine originalité, dans les cinq siècles précédant l'ère chrétienne. Pendant plus de dix siècles, de 111 avant J.-C. jusqu'en 939 après J.-C., le royaume de Âu-Lac, fondé par ces premiers Vietnamiens, est devenu une colonie chinoise. Ensuite, le Vietnam recouvre son indépendance en 1010. Il la perdra en 1884, année qui voit l'installation de la France en Indochine. L'influence chinoise décroît pour laisser la place à la culture française et occidentale qui apporte à la littérature vietnamienne un sang nouveau, jusqu'en 1954, année où le pays est divisé en deux États : la république démocratique du Vietnam, ou R.D.V.N. (dite Nord-Vietnam), et la république du Vietnam (dite Sud-Vietnam). Cette scission du pays en deux zones, totalement différentes du point de vue idéologique, influencera l'évolution de la littérature dans les deux camps.
Une histoire objective de la littérature vietnamienne devra donc nécessairement parler de ces deux facteurs (chinois et français) qui ont joué, chacun en son temps, un rôle capital dans son développement et son évolution. On distinguera la littérature la plus ancienne, orale, populaire, et la littérature écrite, de beaucoup la plus importante, et qui est la plus caractéristique de toutes les littératures extrême-orientales, n'ayant d'équivalent ni dans la littérature chinoise ni dans celle du Japon ou de la Corée.
La littérature orale
On relève au Vietnam l'existence d'une littérature populaire de transmission orale, qui peut être considérée comme une littérature purement vietnamienne, préchinoise. Elle ne cesse d'ailleurs de se développer malgré l'emprise économique et culturelle de la Chine durant les dix siècles de domination directe et les dix autres siècles d'indépendance nationale. Elle comporte trois grands chapitres : les proverbes et les dictons, les contes folkloriques et enfin les chansons populaires.
Les proverbes et les dictons
Comme l'a remarqué M. Durand, la littérature du Vietnam comporte plusieurs genres de dictons. Ce sont soit des dictons proprement dits (tungũ), soit des adages, ou ngân gnũ', soit encore des dictons particuliers à un métier ou à une région, les phu'o'ng ngôn. Ces dictons peuvent encore se présenter comme des aphorismes (cách ngôn) ou des préceptes (châm ngôn). Ils sont essentiellement l'œuvre du peuple et les auteurs ne sont jamais connus. Ils ont souvent leur origine dans la vie courante et peuvent être des observations pratiques transmises de siècle en siècle et protégées dans la masse. On distingue, parmi ces proverbes et dictons, plusieurs catégories, suivant la longueur des termes ainsi que la place des rimes. Comme la langue vietnamienne est monosyllabique et chantante – comportant six tons –, la plupart des dictons sont rimés pour être retenus plus facilement, et les gens du peuple, comme d'ailleurs les lettrés des classes aristocratiques et mandarinales, aiment émailler leur conversation courante de dictons qui sont reconnus par tout le monde comme des symboles de sagesse ou des règles de bonne conduite. Mais il existe aussi des dictons sans rimes, souvent sous la forme d'un parallélisme, ainsi : « Quand on est rassasié, on est doux comme des Bouddhas ; mais si on a faim, on se conduira comme des diables » ; cette recherche du parallélisme et du dualisme est très importante et très commune en littérature populaire comme en littérature savante, aussi bien en Chine qu'au Vietnam. On trouve aussi des proverbes sans rimes et sans parallélisme ; ce sont alors le plus souvent des phrases habilement rédigées.
Les contes folkloriques[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Pierre-Bernard LAFONT : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
- NGUYÊN TRÂN HUÂN : docteur de troisième cycle, chargé de conférences à l'université de Paris-Sorbonne
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Matthieu SALOMON : chercheur indépendant
- Stéphanie SOUHAITÉ : diplômée de l'École du Louvre, diplôme unilingue de langue et civilisation orientale de chinois à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
VIETNAM, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
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- Écrit par Encyclopædia Universalis
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