VIKINGS (notions de base)
Dans l’histoire du monde scandinave, la période viking couvre environ trois siècles, entre le viiie et le xie siècle. Nous n'avons souvent retenu d’eux que leurs expéditions sanguinaires. Guerriers, navigateurs, commerçants, détenteurs d’un art et d’une civilisation originaux, ces « barbares » fascinent car ils représentent un des derniers mondes païens d’Europe. Leur christianisation leur fit perdre cette spécificité en les intégrant au monde médiéval.
Les Vikings, peuple guerrier et commerçant
Les peuples de Scandinavie étaient certes guerriers, mais leur manière de combattre s’appuyait plus sur la ruse et les faiblesses de leurs adversaires que sur le choc frontal. Ils étaient aussi des commerçants avisés, établis sur le pourtour de la mer du Nord et de la Baltique bien avant qu’ils ne fassent parler d’eux par leurs premières expéditions hostiles.
Les hommes du Nord
Avant l’époque viking, la Scandinavie était morcelée en de multiples territoires aux frontières mal définies, juxtaposition de communautés rurales socialement diversifiées, où paysans libres et esclaves étaient dominés par de petits chefs locaux. Restée païenne, cette société scandinave archaïque ne devait cependant pas être très différente de ses voisines du monde germanique des ve-viie siècles : Frisons, Angles, Saxons et Francs.
« Viking » est le terme commodément utilisé pour qualifier ces peuples d’Europe du Nord qui partageaient une langue, des coutumes et des croyances. Cependant, le mot viking ne désigna jamais un groupe ethnique, mais dérive probablement du scandinave vik, qui signifie « baie ».
De farouches guerriers ?
Les Vikings font brutalement irruption dans l’histoire européenne en 793, avec l’attaque de l’abbaye de Lindisfarne au nord de l’Angleterre. Les moines en ont laissé une description effroyable, qui est passée à la postérité. Cependant, l’image du barbare sanguinaire et surtout la supériorité militaire des Vikings doivent être relativisées. Quand la résistance était bien organisée contre eux, ils ont souvent été vaincus ou mis en fuite. Les succès des Vikings s’expliquent surtout par les faiblesses des régions attaquées. Leurs avantages militaires résidaient dans leur capacité d’adaptation à divers modes de combat, leur mobilité, leur bonne connaissance des rapports de forces locaux. Ils ont ainsi souvent exploité les dissensions de leurs ennemis.
Bien organisées sous l’autorité d’un chef (forungi, thegn), les expéditions vikings n’excédaient pas quelques centaines d’hommes. Ceux-ci savaient coordonner et cibler leurs actions, privilégiant les attaques surprises pour pallier leur faiblesse numérique et pratiquant le kidnapping pour toucher des rançons.
Malgré leur terrible réputation, les ravages des Vikings ont provoqué infiniment moins de pertes que les guerres internes en Angleterre, en Irlande ou sur le continent à la même époque. Le meurtre, le pillage, les massacres, la levée de tributs, les prises d’otages étaient alors des pratiques communes à toutes les bandes armées.
Des commerçants avisés
Le viiie siècle a vu un important développement des liens commerciaux entre la Scandinavie et le monde extérieur. À l’est, les Suédois ont fondé des établissements marchands en territoire balte ou slave. À l’ouest, les Norvégiens fréquentaient les Shetland et les Orcades dès cette époque. Les Danois se rendaient dans les comptoirs sur le pourtour de la mer du Nord, de la Manche et de la Baltique. En Scandinavie même, des centres marchands se sont développés au cours de ce siècle.
Par ces comptoirs transitaient des objets de luxe de provenance lointaine, mais aussi des produits locaux. Ces premiers noyaux urbains scandinaves, créés semble-t-il à l’initiative des chefs locaux, ont joué un rôle essentiel dans les contacts interculturels. Les expéditions vikings ont suivi ces mêmes[...]
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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