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TORLONIA VILLA

Dernière des trois grandes catacombes découvertes à Rome, la villa Torlonia renferme un grand nombre d'épitaphes marquées du chandelier, signe de reconnaissance de la plupart des sépultures juives. Comme la catacombe de Monteverde, la plus ancienne des trois, sa décoration se compose d'éléments exclusivement juifs. Au centre du plafond, un chandelier aux dimensions gigantesques couvre la salle. Au fond d'un arcosolium, le mur est décoré d'une image de l'Arche d'alliance aux portes ouvertes, flanquée de deux chandeliers. Cette composition apparaît aussi sur les objets mineurs trouvés près des sépultures (lampes, fonds de verre). Contrairement à la décoration de la catacombe de la Vigna Randanini, dont une partie des fresques représente des thèmes mythologiques qui, probablement, existaient avant que la catacombe fût affectée à des sépultures juives, l'ornementation de la villa Torlonia ne renferme aucun motif étranger au judaïsme. Cette ornementation est même plus sévèrement aniconique que celle de la catacombe contemporaine de la Galilée, Beth Shearim, située en plein centre d'orthodoxie et qui abrite les tombeaux des plus grandes autorités religieuses de l'époque de la Mishna (iie s.). Outre l'importance du matériel épigraphique extrêmement riche fourni par les épitaphes, l'art des catacombes juives de Rome montre le caractère fermé des communautés et la communication rapide des symboles qui apparaissent en même temps dans la Diaspora et en Palestine.

— Gabrielle SED-RAJNA

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