VĪNĀ
Vīnā désigne de manière générique de nombreux instruments à cordes de l'Inde : harpes arquées, cithares sur bâton, luths...
La version du nord de l'Inde, le bīn, est utilisée dans la musique classique hindoustani. Considéré comme une cithare sur bâton, le bīn mesure environ 1,20 mètre de longueur et possède, sous chaque extrémité de sa longue caisse en bois creux, une grande calebasse qui sert de caisse de résonance ; il est doté de vingt-quatre frettes mobiles et de quatre cordes mélodiques en métal, ainsi que de trois bourdons métalliques tendus sur toute la longueur de la caisse. Le musicien, qui joue assis, tient l'instrument incliné à 450 en travers du corps, une calebasse reposant sur l'épaule gauche, l'autre sur le genou droit ou sur la hanche. Les cordes mélodiques sont pincées dans un mouvement descendant avec des onglets fixés sur l'index et le majeur de la main droite, pendant que le petit doigt de la main droite gratte les bourdons dans un mouvement ascendant. Les doigts de la main gauche servent à faire les notes sur les cordes. Le bīn a été l'instrument dominant de la musique de l'Inde du Nord au xviiie siècle, mais son emploi a décliné au xixe siècle en faveur du sitār.
La vīnā de la musique carnatique de l'Inde du Sud (vīnā dite de Sarasvatī, cette déesse ayant la vina comme attribut traditionnel) est un luth à long manche doté d'une caisse de résonance piriforme en bois attachée au manche, à la place de la calebasse inférieure que l'on trouve sur le bīn. Comme le bīn, cette vīnā possède vingt-quatre frettes, quatre cordes mélodiques et trois bourdons métalliques. Le musicien joue de la vina assis, en tenant l'instrument sur les genoux dans une position presque horizontale, la caisse de l'instrument reposant sur le sol ou sur la cuisse droite et la calebasse reposant sur sa cuisse gauche. Les cordes sont pincées d'une manière tout à fait analogue à celle qui est employée dans le jeu du bīn. Plus ancienne que le bīn, la vīnā de Sarasvatī était autrefois surtout appréciée des chanteuses amateurs, mais elle occupe aujourd'hui dans la musique carnatique une position dominante analogue à celle du sitār dans la musique hindoustani.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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