FOPPA VINCENZO (1427 env.-1515)
On ignore tout de la première formation de Vincenzo Foppa, mais l'assertion de Vasari selon laquelle il aurait travaillé à Padoue, près de Mantegna, semble attestée par certains aspects de son style, sans que cet enseignement ait été déterminant. Le contact des Bellini, par contre, dut le confirmer dans son intuition personnelle de la lumière tonale. Sa première œuvre signée et datée est de 1456 (Les Trois Croix, académie Carrare, Bergame) ; deux ans plus tard, il est à Pavie, en 1461 à Gênes, et en 1462 de nouveau à Pavie, où il s'établit en 1468. Cette année-là, il peint les fresques de la chapelle Portinari à Sant'Eustorgio de Milan, œuvre capitale pour l'évolution de la peinture milanaise. Des voyages répétés à Gênes, qui le mettent en contact avec la peinture franco-provençale et flamande (autel Spinola, à San Domenico de Gênes) alternent avec des séjours à Pavie, à Brescia (fresques des Évangélistes à Santa Maria del Carmine) et à Bergame (polyptyque de Sainte-Marie-des-Grâces). Son style, enrichi par l'exemple de Léonard de Vinci, de Bramante surtout qui l'oriente vers une construction plus rigoureuse de l'espace, atteint alors sa pleine maturité (fresques de Santa Maria di Brera, 1485). Il laisse encore des œuvres importantes en Ligurie (Pala Fornari, 1488, polyptyque de la cathédrale de Savone, avec Louis Brea, 1490). Il revient ensuite à Brescia, continuant à développer sa poétique personnelle, sans ignorer cependant l'évolution de la peinture contemporaine (Déposition de croix, peinte pour San Pietro in Gessate, musée de Berlin, détruite en 1945, Épiphanie, National Gallery, Londres ; Annonciation, coll. du prince Borromée, Isola Bella). L'œuvre de Foppa domine la peinture lombarde du Quattrocento et définit le luminisme particulier qui sera celui de Moretto et de Savoldo.
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Écrit par
- Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE : critique d'art
Classification
Média
Autres références
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LOMBARDIE
- Écrit par Franco MAZZINI
- 3 753 mots
- 10 médias
...quelque part entre Bergame et Crémone, mais surtout parce qu'il a cultivé son sens du « réalisme » en regardant la peinture d'autres artistes lombards, commeFoppa et Bergognone, et en faisant appel aux souvenirs qu'il gardait des peintres de Brescia et de Crémone, sans oublier Lotto et les Vénitiens.