NIBALI VINCENZO (1984- )
Coureur cycliste italien, Vincenzo Nibali fait partie des rares champions qui ont réussi à remporter les trois grands Tours (Giro, Tour de France, Vuelta).
Vincenzo Nibali est né le 14 novembre 1984 à Messine (Sicile), dans une famille modeste – ses parents tiennent un magasin de photos et de location de cassettes vidéo dans le centre de Messine. Vincenzo, tout gamin, a décidé qu’il deviendrait un champion cycliste. Aussi son père fera-il des milliers de kilomètres en voiture pour le conduire à Palerme, à Catane, plus tard en Toscane, afin que le jeune garçon puisse participer à diverses compétitions cyclistes. À quinze ans, Vincenzo Nibali doit néanmoins quitter le cocon familial pour s’installer en Toscane : il intègre une équipe cycliste d’espoirs, G.S. Mastromarco. La séparation est douloureuse, mais il dira que sa peine d’adolescent s’est atténuée grâce à Carlo Franceschi ; ce dernier, qui avait détecté ses qualités, va non seulement le former au métier de coureur cycliste, mais aussi l’héberger, devenant une sorte de père de substitution.
Vincenzo Nibali passe professionnel en 2005, au sein de la formation Fassa Bortolo. Le directeur sportif de cette équipe, Giancarlo Ferretti, lui propose de s’entraîner avec Luigi Cecchini, un médecin et préparateur sulfureux dont le nom sera cité en marge d’affaires de dopage. Nibali, qui prendra souvent et très fermement position contre le dopage et les dopés, met rapidement un terme à cette collaboration. Il travaille dès lors avec Paolo Slongo, un entraîneur qui fonde ses méthodes sur le dialogue et l’écoute. L’équipe Fassa Bortolo disparaît à la fin de 2005, et Nibali rejoint une des meilleures formations italiennes, Liquigas. Il restera fidèle jusqu’en 2012 à cette équipe (baptisée Liquigas-Doimo en 2010, Liquigas-Cannondale en 2011-2012), dans laquelle il dit trouver une « ambiance familiale ».
Vincenzo Nibali progresse, obtient quelques bons résultats, se classe septième du Tour de France en 2009. Mais c’est en 2010 que celui qu’on surnomme le « Requin de Messine » apparaît au premier plan. Déjà, lors du Giro, il est le lieutenant d’Ivan Basso dans la formation Liquigas. Auprès de Basso, Nibali, coureur instinctif et fougueux, apprend à réfréner ses ardeurs, à canaliser son énergie ; bref, il apprend la stratégie de course. Basso gagne ce Giro, Nibali se classe troisième. Puis, la même année, Nibali remporte la Vuelta : harcelé par les Espagnols Joaquim Rodríguez et Ezequiel Mosquera (qui sera disqualifié pour dopage), il ne panique jamais, se comporte en « patron », rassure en permanence ses équipiers.
En 2011, désormais leader unique de l’équipe Liquigas-Cannondale, Vincenzo Nibali ne parvient pas à rivaliser avec Alberto Contador lors du Giro, dont il prend la troisième place – laquelle deviendra une deuxième place après la disqualification rétroactive de Contador pour dopage lors du Tour de France 2010 ; puis il n’est que septième de la Vuelta. En 2012, dans un Tour de France dominé par Bradley Wiggins et Christopher Froome, il est le seul à tenter d’attaquer les duettistes britanniques du Team Sky ; il est finalement troisième de ce Tour remporté par Wiggins devant Froome. À la fin de cette année-là, il décide de quitter l’équipe Liquigas-Cannondale : il rejoint la formation kazakhe Astana, dirigée par Alexandre Vinokourov, pour un salaire annuel de 4 millions d’euros. Ce transfert choque quelque peu en Italie ; néanmoins, même Roberto Amadio, le manager de l’équipe Liquigas-Cannondale, lui a conseillé de s’engager avec Astana, car sa formation n’a ni les moyens de lui proposer une telle somme, ni la possibilité de l’aider à progresser, à se forger un palmarès. Paolo Slongo, son préparateur qui l’a suivi chez Astana, passe dès lors des heures à lui faire retravailler une explosivité en côte qui s’était émoussée à mesure qu’il gagnait en force et[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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SPORT - L'année 2014
- Écrit par Pierre LAGRUE
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...formation kazakhe Astana (celle de Vincenzo Nibali, lui-même étant totalement hors de cause) se trouvait au cœur d’une grave affaire de dopage. Ensuite, la victoire de l’Italien Vincenzo Nibali, certes facilitée par les abandons sur chute des deux favoris annoncés, le Britannique Christopher Froome...