VIOLONCELLE, en bref
Instrument à cordes à archet, accordé une octave au-dessous de l'alto, le violoncelle ne reproduit pas, comme ce dernier, les exactes proportions du violon. Si le dessin de la table est identique, le manche est plus trapu, les éclisses plus larges et le chevalet plus haut. Ces différences de proportion ne sont pas le fait du hasard, mais le fruit de longues recherches qui ont eu pour but de concilier les exigences de l'acoustique et les possibilités physiques des instrumentistes.
Sonnant à l'octave grave de l'alto, le violoncelle aurait dû avoir des cordes deux fois plus longues. Mais cette logique ne pouvait s'appliquer car cela aurait entraîné des pressions excessives et des écarts de doigts démesurés. La limitation de la longueur des cordes est compensée par une architecture différente de la caisse afin d'obtenir la hauteur des sons prévus.
L'étendue du violoncelle est de trois octaves et une quinte.
Histoire
L'histoire du violoncelle, dont l'ancêtre le plus direct est le rebec, est parallèle à celle des autres instruments de la famille des violons : violon, alto et contrebasse. Le violoncelle apparaît au tout début du xvie siècle en Italie, où il connaîtra une grande variété de dénominations : basso di viola, bass viol de braccio, bassetto di viola, basso viola da brazzo, viola, viola da braccio, violone basso, violonzino...
Il semble que ce soit Andrea Amati (avant 1511-1577), luthier à Crémone, en Lombardie, qui a donné au violoncelle les caractéristiques fondamentales qui sont les siennes depuis lors. Cependant, l'instrument est d'abord suspendu au cou de l'interprète, notamment dans les cortèges. Puis, au xviie siècle, l'instrumentiste le tient serré entre les genoux, à la manière de la viole de gambe, ce qui entraîne une pression des genoux sur les éclisses ; ces positions peu stables sont plutôt périlleuses et ne facilitent pas une bonne émission du son. Ce n'est qu'au milieu du xixe siècle que l'on imaginera de le surélever au moyen d'une pique qui allège en grande partie la pression sur les éclisses. Cette pique en bois haussait l'instrument de 15 à 20 centimètres. Aujourd'hui, il s'agit d'une tige entièrement métallique de 30 à 40 centimètres logée à l'intérieur de la caisse de résonance et que l'on tire à volonté, en réglant sa longueur au moyen d'une vis latérale de pression.
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Écrit par
- Juliette GARRIGUES : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
Classification
Médias