VIROÏDES
Caractéristiques principales et différents types de viroïdes
Les viroïdes sont constitués d’un simple brin d’ARN (acide ribonucléique) circulaire, c’est-à-dire bouclé sur lui-même (ne présentant donc pas d’extrémité libre), de très petite taille (environ 250 à 400 nucléotides de longueur). Ils ne codent pour aucune protéine, ne sont pas encapsidés (c’est-à-dire qu’ils sont dépourvus de capside, enveloppe de protéine protégeant le génome des virus) et sont capables de se répliquer (multiplier) et de coloniser leurs plantes hôtes en l’absence de tout virus. Ces propriétés les différencient des ARN satellites circulaires (dont les virusoïdes) qui eux sont totalement dépendants d’un virus assistant pour leur réplication et leur encapsidation (d’où leur nom d’ARN satellites).
Le génome des viroïdes présente une très forte structure secondaire du fait d’appariements intramoléculaires, plusieurs repliements alternatifs métastables de l’ARN intervenant dans le processus de réplication. Les viroïdes n’ont été observés que chez les plantes supérieures. Ils ne sont pas connus chez les autres groupes d’organismes vivants. Des rapprochements ont toutefois été suggérés entre les viroïdes et d’autres acides nucléiques circulaires, dont certains introns (portions de gènes, le plus souvent non codantes, qui ne se retrouvent pas dans l'ARN messager puisqu’elles ont été éliminées par le phénomène d’épissage), mais sans être pleinement convaincants.
Le pathogène pour lequel une parenté avec les viroïdes a été proposée de la façon la plus crédible est l’agent de l’hépatite delta (Hepatitis delta virus), mais celui-ci est de plus grande taille (environ 1 700 nucléotides) et doté d’une capacité codante. Une partie de l’ARN de ce virus de l’hépatite delta ressemble structurellement à un viroïde, d’où l’hypothèse de son évolution à partir d’un agent de type viroïde ayant acquis par la suite une capacité codante.
Les viroïdes sont actuellement classifiés en deux familles, les Pospiviroidae et les Avsunviroidae. Les Pospiviroidae, de loin les plus nombreux, sont caractérisés par une réplication s’effectuant au niveau du noyau des cellules hôtes, par plusieurs propriétés structurales de leur génome et par le fait de ne pas contenir de ribozymes (courtes séquences d’ARN porteuses d’une activité enzymatique intervenant dans la réplication). Les Avsunviroidae, représentés par quatre espèces seulement, se répliquent dans les chloroplastes de leurs hôtes, possèdent une structure génomique différente et contiennent des ribozymes.
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Écrit par
- Thierry CANDRESSE : directeur de recherche, UMR 1332 Biologie du fruit et pathologie, INRA et université de Bordeaux
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