VIROÏDES
Symptômes et impact économique
Dans les interactions avec leurs hôtes, les viroïdes montrent des situations extrêmement contrastées. Certains sont totalement latents et ne provoquent aucun dommage. D’autres causent des symptômes plus ou moins graves et sont responsables de maladies chez les plantes. C’est le cas de plusieurs Pospiviroidae qui provoquent de sévères dégâts dans les cultures de tomate ou des maladies comme les tubercules fusiformes de la pomme de terre (Potato spindle tuber viroid, PSTVd), le rabougrissement du chrysanthème (CSVd) ou celui du houblon (Hop stuntviroid, HSVd), etc.
Les symptômes foliaires les plus typiques sont un « recroquevillement »des feuilles (épinastie) mais on observe aussi, dans certains cas, des décolorations. Les plantes affectées montrent fréquemment une moindre vigueur, voire un nanisme. Des déformations affectant différents organes peuvent également être observées. De façon originale, alors que les symptômes d’infection virale tendent à diminuer chez les plantes avec l’élévation de la température, les symptômes des maladies causées par les viroïdes sont exacerbés par les températures supérieures à 25-28 0C ainsi que par les forts éclairements. Les mécanismes du pouvoir pathogène des viroïdes sont encore très mal connus. Cependant, des études menées depuis les années 2000 suggèrent qu’ils pourraient être une conséquence indirecte de l’action d’un mécanisme de défense des plantes, le RNA silencing ou interférence ARN. On sait en effet que, comme les virus, les viroïdes en sont la cible et que des petits ARN interférents (siRNA) produits par la plante hôte et homologues des viroïdes s’accumulent au cours de l’infection. Dans cette hypothèse, des homologies entre viroïdes et gènes cellulaires conduiraient à ce que certains gènes cellulaires soient également ciblés par ce mécanisme de défense et leur ARN messager dégradé, conduisant à des dérégulations de mécanismes cellulaires et finalement à l’expression de symptômes.
Quoi qu’il en soit, du fait de la sévérité des symptômes qu’ils occasionnent, plusieurs viroïdes sont aujourd’hui classés comme agents de quarantaine par l’Union européenne et par de nombreux autres pays. Cela concerne en particulier le PSTVd, le CSVd, le CEVd et le viroïde du cadang-cadang du cocotier (CCCVd, Coconutcadang-cadangviroid).
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Écrit par
- Thierry CANDRESSE : directeur de recherche, UMR 1332 Biologie du fruit et pathologie, INRA et université de Bordeaux
Classification
Médias
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