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LASSA VIRUS

Un virus et une fièvre proche d’Ebola

<em>Mastomys natalensis</em> - crédits : Joe Blossom/ Photoshot/ Biosphoto

Mastomys natalensis

Le virus Lassa (LASV) est un virus à ARN appartenant à la famille des arénavirus ARN, famille à laquelle appartiennent également le virus Ebola et de nombreux virus responsables de fièvres hémorragiques. On a longtemps cru que son unique vecteur était le rat à mamelles multiples (Mastomysnatalensis), mais d’autres rongeurs africains sont également porteurs du virus, ce qui en étend l’aire de distribution géographique. Ces animaux sont porteurs sains du virus et contaminent l’homme par leur urine et leurs matières fécales, mais également lorsqu’ils sont consommés comme nourriture ou lors de morsures. La maladie est ainsi très largement rurale. La contamination interhumaine s’effectue par tous fluides biologiques et particulièrement en milieu hospitalier où elle devient une maladie nosocomiale associée à une forte mortalité.

La durée d’incubation est comprise entre un et vingt-quatre jours. Dans 80 % des cas, la maladie reste asymptomatique. Dans les cas symptomatiques, on note de la fièvre, une faiblesse croissante puis des céphalées, une pharyngite et des douleurs diffuses. Dans les cas plus graves, des douleurs abdominales et des vomissements incoercibles apparaissent, accompagnés d’œdèmes puis plus tardivement d’hémorragies, d’insuffisance rénale et de troubles nerveux. La mort survient en deux semaines environ. En fait, les signes cliniques présentés par le malade ne permettent pas de distinguer la fièvre Lassa d’autres fièvres hémorragiques comme la fièvre Ebola. Seule la sérologie permet d’affirmer le diagnostic. Le traitement repose sur un antiviral utilisé contre l’hépatite C, la ribavirine, et la réhydratation. L’isolement est impératif.

Ainsi, la fièvre de Lassa, initialement décrite sous forme d'épidémies hospitalières avec des taux élevés de contagiosité et de mortalité, est fréquente et le plus souvent asymptomatique dans les pays d’endémicité. En revanche, sa réapparition même sporadique sous forme de cas confirmés ou seulement suspects impose un diagnostic précoce et la prise immédiate des plus strictes mesures d'isolement, de confinement et de protection du personnel soignant, pour éviter une flambée épidémique en milieu hospitalier.

— Pierre SUREAU

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : professeur, chef de l'unité de la rage à l'Institut Pasteur, Paris
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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<em>Mastomys natalensis</em> - crédits : Joe Blossom/ Photoshot/ Biosphoto

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