- 1. Notion d’activité cérébrale
- 2. Visualiser l’activité électrique des neurones
- 3. L’imagerie cérébrale par électroencéphalographie
- 4. L’imagerie cérébrale fonctionnelle par radioéléments
- 5. Imagerie par magnétométrie
- 6. Imagerie par résonance magnétique nucléaire
- 7. L’imagerie multiple par combinaison des techniques
- 8. Définition des activités cérébrales à échelle locale
- 9. Convergence et divergence des données d’imagerie cérébrale
- 10. Difficulté de la projection sur l’homme de résultats obtenus sur des modèles animaux
- 11. Construction théorique à partir des données d’imagerie
- 12. Nécessité des modèles animaux
- 13. L’imagerie pour la clinique neurologique
- 14. L’imagerie, l’éthologie et la psychothérapie
- 15. Bibliographie
VISUALISATION DE L'ACTIVITÉ DU CERVEAU
Définition des activités cérébrales à échelle locale
Pour l’ensemble des techniques d’imagerie présentées plus haut, la définition physiologique de l’activité que l’on détermine a posé et pose encore parfois problème. S’il était clair, dès les années 1930, que le signal électroencéphalographique reposait certainement sur l’activité électrique des neurones, il ne fut jamais possible d’établir une corrélation temporelle stricte entre l’activité de neurones uniques et le rythme alpha, ce qui constitua une déception dans les années 1950. De même, les mesures du volume sanguin régional ou de la consommation locale de glucose n’étaient qu’indirectement corrélées avec l’activité des neurones et reposaient sur des modèles mathématiques complexes requérant pour leur validation de longues années de recherche. Par exemple, il ne fut admis qu’en 1986 que le flux sanguin local, s’il est bien corrélé à l’activité électrique des neurones, ne l’est en revanche pas de manière stricte à la consommation locale d’oxygène. Néanmoins, ces mesures locales sont considérées comme des témoins d’une activité neuronale dont on peut chercher à associer les variations régionales à la réalisation simultanée d’une certaine tâche cognitive.
Enfin, notons que les techniques d’imagerie en constante évolution réservent encore probablement bien des surprises et de nouvelles perspectives de recherche. Citons par exemple la possibilité d’utiliser l’IRM de diffusion pour quantifier localement, à l’échelle des neurones, l’anisotropie de diffusion des molécules d’eau, qui possède une dynamique propre, se corrélant – avec des délais plus courts que ceux de l’IRMf – à l’état d’activation locale des neurones, d’une manière qui semble être due à un changement microscopique du volume des corps cellulaires des neurones. Cependant, dans ce cas, la validation de cette technique ne repose que sur une reproduction des mesures réalisées en IRMf, mais pas encore sur une quelconque assurance dans la connaissance du mécanisme cellulaire et physiologique en jeu.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Gaël BARBARA : neuroscientifique, directeur de recherche CNRS
Médias